Les Dauphins

Témoignage de Sophie


En octobre dernier, j’ai reçu un appel des dauphins auquel sans me faire prier, je l‘avoue, j’ai répondu :

Viens, disait ce message, viens nous rencontrer...

Depuis lors je voyage pour rencontrer des dauphins, guidée d'un voyage vers un autre voyage.

Mon itinéraire sauvage m'a entraînée des Canaries à Paris où se tenait la 8e conférence mondiale sur les dauphins et les baleines avec nombre d'intervenants passionnants, puis aux Açores, aux Bahamas et dans les Caraïbes.

Depuis, dans mon esprit, le voyage est sans trêve.

D’autant plus que, dès le début de cet itinéraire une étrange communication s’est établie entre mes amis et moi :

Participant aux Canaries, à un travail de reconnaissance et d’évaluation dans le cadre d’une association sur la protection des cétacés, lorsque je partais en mer pour faire des photos et autres relevés, je ressentais encore ce même appel et c’était comme s’ ils m’indiquaient la route à suivre pour les rencontrer ; je disais au capitaine : « dans cette direction » et c’était bien là qu’ ils se trouvaient.

Plus tard, aux Açores, dans les eaux froides du mois de Novembre, j’ai eu le bonheur de partager leur compagnie merveilleuse pendant des heures.

Je restais immobile auprès d’eux les regardant évoluer avec grâce et jouer tout en se nourrissant ; je les soupçonne même de s’être servi de moi, pour faire écran à un banc de poissons qu’ils avaient regroupé à la surface, après m’avoir observé et évalué le temps de se faire une opinion sur le type d’étranger que j’étais.

A l’occasion d’une de mes immersions, je les ai vu se constituer en marguerite, forme géométrique qu’ils adoptent généralement pour protéger un petit d’une présence inopportune. Or, là, il n’y avait pas de petit ; je me suis demandée, s’ils tenaient réunion, genre pow-whow, cherchant à discerner si j’étais en quelque façon dangereuse.

Manifestement rassurés sur l’intruse, ils reprirent leur ballet et leur repas, m’ignorant encore.

Jusqu’au moment où pris de cette curiosité qui les caractérise, ils dansèrent autour de moi, de façon d’abord discrète, comme si de rien n’était, puis, m’observant et me traversant de part en part avec « ce quelque chose qui leur permet de savoir exactement à qui ils ont affaire » et qui est aussi un mode d’échange et de communication. Je recevais ces ondes et je me sentais de plus en plus ouverte, libre et proche d’eux.

De fait, ils se rapprochaient et leur danse m’intégrait ; ils étaient devant, derrière, dessous, au dessus de moi.

Cela dura longtemps puis, sur les six qu’ils étaient, cinq disparurent et il n’en resta qu’un. Il évoluait autour de moi, me faisant face, proche de mon visage à presque le toucher, et je rencontrais son regard.

A travers cet échange, je fis à nouveau cette expérience unique que j’avais eu dans mes rencontres avec Amma, un Maître indien, le seul être dit « réalisé » que j’ai jamais rencontré.

Imaginez vous, croiser un regard, un regard tellement neutre, tellement pur, que dans ce regard vous vous voyez tel que vous êtes ; non pas tel que vous voudriez être ou tel que vous croyez que vous êtes, mais tel que vous êtes en vérité, si profondément que jamais vous n’aviez mesuré toute la dimension de votre potentiel, la bonté de votre nature, votre force, votre liberté, votre amour et tout le caractère illimité de ce à quoi vous passez votre temps à vous limiter. C’est ce type d’expérience intérieure au contact d’un « autre »
que j’ai connu avec les dauphins, les trois fois où j’ai nagé avec eux et étrangement, chaque
fois le même scénario s’est répété.

Alors pour quelqu’un pour qui la « quête de la connaissance » et la communication sont au cœur de la vie, qui a traversé les continents pour rencontrer des maîtres, qui s’est penchée sur les religions Chrétienne, Bouddhiste, Taoïste et Hindou, qui a étudié le yoga, la méditation et de nombreuses formes de la psychologie transpersonnelle avant de les restituer dans son propre travail de thérapeute, et bien, la simplicité du message des dauphins dans son dépouillement, ça décoiffe.

Et les expériences que j’ai pu faire avec les dauphins, m’ont donné envie d’aller plus loin et de confirmer mon intuition première : les dauphins ont, eux, développé certaines aptitudes que nous possédons en potentiel et n’avons pas su développé (nous n’utilisons que 7 à 10 % de notre potentiel)

En particulier, ils ont su developé cette capacité que j’appellerais la télépathie et qui est aussi un de leur mode de communication.

Ces dernières vingt années, d’intensives recherches ont été menées sur les dauphins et sur les effets positifs que ceux ci ont sur l’être humain. Concernant les effets des dauphins sur l’être humain, différents scientifiques et psychologues ont eu d’excellents résultats avec des personnes déprimées ou autistes.

De nombreuses théories ont été avancées concernant le « potentiel » que possèdent les dauphins à soigner l’homme.

Certains pensent que l’écholocalisation produit des changements dans la structure des cellules et dans le tissus corporel ; d’autres, que le son émis par les dauphins stimule la guérison. Mais s’il est vérifié qu’une transformation chimique se produit dans le corps humain au contact des dauphins on ne sait pas encore exactement comment. D’autres chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle la guérison pourrait être due au bonheur que les dauphins procurent avec leur nature joyeuse et compatissante.

Toujours est il que les dauphins semblent bien réveiller le centre émotionnel de l’être humain.

Dans le domaine de la communication des dauphins entre eux, nous pouvons basiquement parler du toucher, du son et de l’écholocalisation.

Dans le domaine de la communication que nous pouvons avoir avec eux, les études et les interprétations se succèdent.

Après avoir cherché à leur apprendre à parler l’anglais, comme John Lily, plus récemment, on leur a appris le langage des signes et croit on à discerner les figures géométriques. Pour ma part, il me semble que les dauphins ont dans le domaine de la communication un accès plus direct, plus immédiat, voir intuitif, télépathique.

C’est bien ce domaine spécifique qui m’intéresse dans le projet d’étude de la communication avec les dauphins en liberté sur lequel je travaille, que j’ai commencé à expérimenter et que je désire développer.

La communication inter-espèce entre le dauphin et l’être humain fait également partie des objectifs de ma recherche dans le cadre suivant : « qu'est ce que le dauphin a à nous enseigner, quel impact a t’il sur nous et quel type de communication pouvons nous expérimenter avec lui ».

Sophie Boyer

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