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Dossiers PPS très instructif à visualiser absolument avant
d'aller voter !
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Diaporama
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2ème
Diaporama
Raoul-Marc
Jennar
Cinq raisons de voter contre la Constitution
européenne
Raoul-Marc Jennar, l’un des principaux intellectuels engagés
dans le débat
référendaire français, votera « non »
au projet de Traité constitutionnel européen.
Quand l’essentiel est en cause, il faut savoir résister,
écrit-il. Pour lui, ce texte est
inaccessible aux citoyens ; il rompt avec l’objectif initial de
l’Union ; il professe une
doctrine néolibérale ; il renie les valeurs européennes
; et il sera en outre difficile à
modifier.
1. Il faut s’opposer à ce traité auquel on donne la
force d’une
Constitution, parce qu’une Constitution, c’est un texte court,
précis,
accessible au plus grand nombre.
On nous demande de dire « oui » à un texte de 448 articles
dont on ne
comprend la portée réelle que si, en plus, on lit 440 pages
d’annexes.
On nous demande de dire « oui » à un texte confus,
qui ne définit pas un certain
nombre de concepts comme « service d’intérêt
économique général » et dont
certains articles sont contredits par d’autres, un texte qui n’a
simplifié ni les
traités existants ni les institutions existantes.
Enfin, on nous demande de dire « oui » à un texte d’une
complexité telle qu’il
est bien souvent incompréhensible.
Comment peut-on dire « oui » à quelque chose qu’on
ne comprend pas ?
2. Ce traité est inacceptable parce qu’il rompt avec ce qui
fut pendant
près de 50 ans la raison d’être et le moteur de la
construction
européenne : l’harmonisation.
L’espérance européenne est d’abord un espoir
d’égalité entre les peuples :
égalité du niveau de vie, égalité des chances.
Ce traité abandonne l’harmonisation pour la compétition,
puisque
l’harmonisation dépendra désormais des règles
du marché et non plus de la
volonté commune des Etats membres (art. 209).
3. Ce traité est inacceptable, parce que ce n’est pas une
Constitution
mais un catéchisme néolibéral.
Ce texte réduit les fonctions essentielles des Etats à des
fonctions sécuritaires
(art. 5).
Ce texte subordonne toutes les politiques sociales et environnementales
aux lois
du marché - à une économie de marché qui n’est
plus cette économie de marché
réglementée que nous avons pratiquée depuis la Libération
et qui est
compatible avec un fort niveau de protection sociale, mais une économie
de
marché désormais conforme aux règles de l’OMC,
une économie de marché où
« la concurrence est libre et non faussée » (art 3).
Cette Constitution consacre le principe « tous les pouvoirs émanent
de
l’argent ».
4. Ce qui caractérise ce « traité établissant
une Constitution pour
l’Europe » renie les valeurs nées en Europe :
c’est en Europe qu’est né le principe de laïcité.
La Constitution ne le consacre
pas et choisit de reconnaître et de subventionner les cultes. Elle
permet la
manifestation des opinions religieuses dans les lieux et établissements
publics.
c’est en Europe que fut arraché - et à quel prix !
- le principe : « tous les
pouvoirs émanent du peuple ». Ce principe fondateur de la
démocratie n’est ni
inscrit, ni mis en œuvre dans ce traité ayant force de Constitution.
c’est en Europe qu’on a établit les caractéristiques
principales de la
démocratie : séparation des pouvoirs et contrôle parlementaire
du pouvoir. Le
texte qu’on nous demande d’accepter organise la confusion
des pouvoirs entre
l’Exécutif et le Législatif et constitutionnalise
ce qu’on appelle depuis près de 50
ans le « déficit démocratique européen »
- à savoir que la Commission (qui n’est
pas issue du suffrage universel) conserve le monopole de toute initiative
et que
l’institution suprême de la décision européenne
- le Conseil des Ministres - n’est
comptable de ses choix politiques devant personne, ni devant nous, ni
devant
ceux que nous élisons aux Parlements nationaux ou au Parlement
européen.
c’est en Europe que furent, au prix de luttes politiques et sociales
extrêmement dures, arrachés les droits collectifs, les droits
sociaux qui
organisent la solidarité dans une société de liberté.
Ce que la Constitution et la loi françaises ont consacré
- ce qui se trouve
également dans la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme qui fut pour
l’essentiel rédigée par des Européens - le
droit à l’éducation, le droit à la santé,
le droit à la culture, les droits à prestation (comme le
droit au logement, à un
minimum d’existence, au travail, à un salaire minimum, à
l’allocation de
chômage, à une pension de retraite) est absent du texte qu’on
nous demande
d’accepter. Mis à part le droit à l’éducation,
aucun de ces droits ne se trouve
dans cette Constitution bâtarde qui se limite à nous octroyer
le « droit de
travailler » ou qui se contente de « reconnaître et
respecter » ce qui existe sans
le reprendre à son compte.
c’est en Europe qu’ont été conçus les
services publics, ces outils qui
fournissent aux pouvoirs publics locaux, régionaux et nationaux,
la possibilité
que les services auxquels tous ont droit soient accessibles à tous.
La Constitution qu’on veut nous imposer ignore la notion de service
comme
processus de mise en œuvre des droits collectifs. Elle ignore les
services publics
- qui ne peuvent être soumis aux règles de rentabilité
- et ne parle que des
services d’intérêt économique général
qui sont soumis aux lois de la
concurrence et à la logique de la rentabilité.
enfin, c’est en Europe que la notion d’un ordre mondial basé
sur la force du
droit plutôt que sur le droit de la force a été conceptualisée.
La Constitution
qu’on veut nous imposer soumet la politique étrangère
et de défense de l’Europe
à l’OTAN dont il est clairement écrit qu’elle
est « le fondement de la défense
collective et l’instance de sa mise en œuvre. »
Qui, en dernier ressort, dirige l’OTAN ?
Le Président des Etats-Unis d’Amérique.
5. Enfin, cette Constitution est inacceptable parce qu’on ne pourra
pas la changer.
A 25 aujourd’hui, à 27 dans deux ans, avec des pays dont
les gouvernements,
conduits par des libéraux de droite ou de gauche, nous disent qu’ils
veulent
l’unanimité pour qu’il n’y ait aucune modification
en matière fiscale, en matière
sociale, en matière environnementale ; avec des pays qui considèrent
que les
concessions faites pour adhérer à l’Union représentent
l’effort maximum d’une
génération, la règle de l’unanimité
- unique au monde - va imposer cette
Constitution non seulement à nous-mêmes, mais à nos
enfants et petits enfants.
Souvenons-nous de la mise en garde de Mirabeau : « les hommes passent
la
moitié de leur vie à se forger des chaînes et l’autre
moitié à se plaindre de les
porter. »
Accepter cette Constitution, c’est nous aliéner et aliéner
les générations à venir.
C’est accepter des chaînes que nos aînés avaient
brisées.
Rejeter ce texte, c’est s’obliger à remettre le travail
sur le métier.
Car le rejet de cette Constitution n’annonce pas la fin de l’Europe.
Il n’y aura ni vide, ni chaos : le traité de Rome de 1957,
modifié par les traités
successifs, demeure.
Ce texte n’est pas l’Europe, ce n’est qu’un mauvais
texte à propos d’une vision
de l’Europe étrangère à l’Europe.
Nous ne sommes ni des banquiers, ni des hommes d’affaires ; nous
ne sommes
ni des technocrates, ni des politiques. Nous sommes le peuple.
Rejeter la Constitution proposée, c’est signifier aux gouvernements
et aux élus
que nous voulons une Europe européenne où la solidarité
s’organise dans la
liberté, où l’égalité s’impose
dans la diversité, où l’homme vit en harmonie avec
Page 4 12 mai 2005 Voltaire - www.reseauvoltaire.net
la nature, où le rapport aux autres peuples du monde rompt définitivement
avec
toutes les formes de néocolonialisme et d’impérialisme.
Nous sommes confrontés au plus important des choix que nous ayons
eu à faire
depuis 1945 : se résigner ou résister.
Quand l’essentiel est en cause, il faut savoir dire « NON
».
Raoul Marc Jennar
Docteur en science politique, chercheur auprès de l’Unité
de Recherche, de
Formation et d’Information sur la Globalisation (URFIG), militant
de gauche,
signataire de « l’Appel des 200 ».
si le oui passe,
plus aucune révision de la constitution ne sera possible.
Et cette constitution ne donne pas que les grandes lignes mais détermine
tous les petits détails dans des centaines de pages que bien peu
de gens liront avant de voter.
Et la constitution n'étant pas révisable, ces milliers de
points seront figés à jamais !
Même si cette constitution était parfaite au moment de sa
rédaction, la vie est faite de changements.
Comment peut-on nous faire signer qu'aucun changement ne sera plus possible
?
Allons-nous l'accepter ?
Peu de personnes auront le temps et le courage de vraiment étudier
la constitution avant le 28 Mai et c'est donc munis des seules consignes
de vote données par la télé et l'enveloppe officielle
reçue à domicile que beaucoup d'entre nous se dirigeront
vers les bureaux de vote.
A moins que beaucoup d'entre vous ne fassent circuler ce genre de courriers
pour qu'un maximum de personnes aient deux sons de cloches différents
avant de glisser leur bulletin dans l'urne.
Alors, lisez et faites suivre
Lire
jusqu’en bas de page “le mouton noir”...
J’ai bien reçu les considérations de Olivier Clerc
sur le référendum. Il est certain que ses considérations
sont propres à nourrir le débat, mais l’écueil
insurmontable pour le public est constitué par l’immense
secret qui a présidé à l’élaboration
de ces textes, leur découverte brutale et certainement partielle
par le public, l’impossibilité pour un « non initié
» d’en comprendre le sens et la portée comme d’en
estimer les conséquences, ainsi que la bousculade voulue par les
puissants organisateurs du scrutin qui ne permet pas une pédagogie
honnête.
Alors, force nous est de nous accrocher à des notions « primaires
», à l’exercice du bon sens, à l’intuition
qui se joue des intelligences rationnelles, à une intelligence
aigüe des images accessibles à tous et de la succession des
évènements connus de tous. Le peuple de France, face à
cette situation exceptionnelle qui engage à court terme son destin,
doit faire fonctionner d’urgence ses réflexes de survie qui
permettent à tous les peuples actuels d’être encore
présents.
Comme une majorité de français, j’ai regardé
la prestation télévisée de notre président
J . CHIRAC. La difficulté où je me trouve devant un choix
au référendum s’en est trouvée accrue. Les
jeunes intervenants ont presque toujours réclamé la même
chose : « expliquez-nous »,
« dites nous clairement les conséquences », «
que va-t-il m’arriver à moi… ? »….. Le
discours présidentiel, sans faire de mauvais esprit, s’est
écarté du dialogue. La langue de bois a réussi aux
équipes politiciennes qui se sont succédées au pouvoir
chez nous,…….alors pourquoi changer ?
En substance, notre président nous dit : « J’ai besoin
de votre approbation ; nous avons travaillé quarante ans pour vous,
maintenant vous devez ratifier et endosser la responsabilité des
décisions. L’Espagne a dit oui par référendum,
les autres pays diront oui par voie parlementaire, donc c’est du
tout cuit, et si vous dites non vous deviendrez le mouton noir, le vilain
petit canard et vous me ferez honte à la figure ».
Mais les français commencent à souffrir dans leur niveau
de vie par le passage à l’Euro, leurs usines délocalisent,
les agriculteurs font face à une dictature bureaucratique impitoyable
qui en laisse beaucoup sur le carreau, la dette sociale s’allourdit
des intérêts consentis par le président Mitterand,
le chômage est le plus fort d’Europe, le prix du pétrole
monte de façon normale par l’entrée de la Chine et
de l’Inde dans le groupe des « Grands », alors que les
politiques n’ont prévu que le nucléaire comme énergie
de remplacement, le climat de la planète change mais pas en bien,
les pollutions augmentent…….etc….. Malgré tout,
les français s’accrochent très fort par leur travail
et leur ingéniosité et continuent à payer leurs fonctionnaires.
Cependant……..
Si l’on regarde tout cela au quotidien, on voit que l’Europe
apporte surtout de nouveaux fonctionnaires qu’il faut payer à
rédiger des circulaires qui augmentent les difficultés de
la vie. La nouvelle constitution qu’il faut approuver ne reconnaît
même pas l’identité européenne, son passé
chrétien, ce qui n’est pas de bonne augure quant-aux intentions
des responsables aux manettes. Dire oui c’est donner carte blanche
à des équipes que l’on ne connaît pas, et qui
travaillent dans une opacité cotonneuse. La brutalité des
responsables de ce scrutin ne plaide pas en faveur de leur esprit démocratique
ni de leur désir de transparence.
Le bon sens maintenant : Pourquoi un référendum pour la
France et l’Espagne et pas pour les autres pays ? L’Espagne
a dit oui du bout des lèvres, et il est fort à parier qu’avec
l’habileté des médias nationnaux et toutes leurs techniques
de manipulation de l’opinion, il en sera de même en France.
Dans tous les pays, les négociateurs sont élus régulièrement,
et les actes qu’ils signent sont régulièrement entérinés
par leurs peuples respectifs. Alors pourquoi un référendum
chez nous ? En général, le référendum a été
employé pour couvrir les politiques chargés de la gestion
des grandes catastrophes nationales. Par exemple l’indépendance
de l’Algérie. Ainsi, les reponsables ne risquent pas de passer
en « Haute Cour ». Le référendum sert-il à
autre chose ? Alors, comment voter ? Est-il vrai que sans ce référendum
l’Europe n’aura pas de ministre des affaires étrangères,
qu’on ne nous repassera pas le plat des négociations, que
nous serons au ban des nations d’Europe, que le président
Bush se frotterait si fort les mains ?
Alors, NON ? OUI ? NUL ? ABSTENTION ?..............
Philippe
LE NON EST EN FAVEUR DES 870 PAGES ILLISIBLES... QUE NOUS PROPOSE NOTRE
GOUVERNEMENT...
QUE PERSONNE LE LIRA, CE SUR QUOI NOS DIRIGEANTS ONT PARIÉ... GAGNANT
!!
LE NON EST EN FAVEUR DES GENS QUI REFUSENT DE CAUTIONNER TOUTES LES ABERRATIONS
QUI ONT DÉJÀ ÉTÉ VOTÉES DEPUIS 50 ANS
AMPUTANT DÉJÀ GRAVEMENT NOTRE DÉMOCRATIE
ET AU MÉPRIS DU PLUS ÉLÉMENTAIRE BON SENS...
LE NON EST EN FAVEUR DE NOTRE LIBERTÉ CAR NOUS N’AURONS PLUS
AUCUN DROIT NATIONAL
LE NON EST EN FAVEUR DE NOTRE SURVIE CAR SI LA TURQUIE – PAR EXEMPLE
-
DÉCIDE QUELQUE CHOSE ALLANT À L’ENCONTRE DE NOS CROYANCES
ET DE NOS INTÉRÊTS NATIONAUX,
NOUS NE POURRONS QUE SUBIR...
N’OUBLIONS PAS QUE NOUS SOMMES EN PERMANENCE “LA LANTERNE
ROUGE DE L’EUROPE”,
PAR LE CHOIX DE NOS POLITIQUES... DANS LES SECTEURS VITAUX TELS QUE L’ECOLOGIE;
L’AGRICULTURE, ETC...
(POUR NE PARLER QUE DE CELA)...
QUE NOS DIRIGEANTS GASPILLENT PAR MILLIONS D’EUROS L’ARGENT
DE NOS IMPÔTS
POUR QUE NOS CHASSEURS PUISSENT CONTINUER À MASSACRER LES OISEAUX
EN PÉRIODE DE REPRODUCTION,
QUE NOUS PUISSIONS POLLUER PLUS QUE LES AUTRES, ETC. ETC...
ET NOUS SERIONS MAINTENANT
“LE MOUTON NOIR”
DE L’EUROPE SI NOUS DISIONS “NON” ???
ALORS, JE DIS : BRAVO !!!!!!! ENFIN !!!!!!
NOTRE PRÉSIDENT NE CONNAÎTRAIT-IL PAS SES CLASSIQUES OU BIEN
AT-T-IL FAIT UN LAPSUS ?
RAPPELONS POUR LA PETITE HISTOIRE, QUE “LE MOUTON NOIR” EST
CELUI QUI,
REMONTANT À CONTRE COURANT TOUT LE TROUPEAU QUI DÉVALE LA
PENTE AU GRAND GALOP
NE SE PRÉCIPITE PAS, TÊTE BAISSÉE, AVEC TOUS SES CONGÉNÈRES...
DANS LE VIDE... DU HAUT DE LA FALAISE ...
ET OÙ ILS PÉRISSENT TOUS...
“LE
MOUTON NOIR”
EST JUSTEMENT LE SEUL À USER DE SON INTELLIGENCE ET DE SON BON
SENS !
AUSSI EST-IL LE SEUL À NE PAS PÉRIR AVEC LA MASSE DU TROUPEAU
!!!
MERCI MONSIEUR CHIRAC, NOUS SOMMES FIERS D’ÊTRE DES MOUTONS
NOIRS
Et votre discours a été un échec cuisant, le nombre
de NON est en augmentation depuis votre prestation !!!
Les français décidément sont peut-être des
veaux mais pas toujours des moutons de panurge !!! ;-)
MÉDITONS LA CITATION DE NEALE DONALD WALSH DANS “L’AMITIÉ
AVEC DIEU” :
"La folie, est de reproduire continuellement les mêmes comportements
et de s'attendre à des résultats différents."
FAISONS CONFIANCE À NOTRE INTUITION ELLE SEULE PEUT NOUS ÉVITER
DE PRENDRE LES MAUVAISES OPTIONS ! BIEN AMICALEMENT
FLORENCE
"Notre
génération n'aura pas seulement à répondre
des actes des hommes malfaisants.
Il lui faudra aussi répondre du silence consternant des hommes
de bien."
Martin Luther King
***
"Notre monde est menacé par une crise dont l'am
pleur semble échapper à ceux qui ont le pouvoir
de prendre de grandes décisions pour le bien ou pour le mal.
La puissance déchaînée de l'homme a tout changé,
sauf nos modes de pensées et nous glissons vers une catastrophe
sans précédent.
Une nouvelle façon de penser est essentielle si l'humanité
veut vivre.
Détourner cette menace est le problème le plus urgent de
notre temps."
(Albert Einstein)
Débattre
enfin !
Auteur de plusieurs études sur l'UE, Herwig Lerouge résume
ici les dangers de la Constitution. La mobilisation française sur
le référendum offre de grandes possibilités pour
lancer enfin un débat partout en Europe : La Consitution et Bolkestein
sont-ils frère et soeur ou pas ? A quoi sert l'UE ? Marche-t-elle
sur les traces des USA ? Prépare-t-elle (au détriment des
budgets sociaux) une Euro-Armée et pour mener quelles guerres ?
Sur toutes ces questions, Lerouge est un débatteur de grande qualité,
de même qu'Henri Houben (Attac-Bruxelles), Pol De Vos (Stop USA)
et Raoul Jennar (Oxfam). Jennar et Lerouge participeront au débat
"L'Europe sur la trace des USA?", organisé le 3 juin
par Stop USA - Bruxelles (www.stopusa.be).
Pour les inviter :
Herwig Lerouge: herwig.lerouge@teledisnet.be
Raoul-Marc Jennar: rmj@urfig.org
Henri Houben: henri.houben@worldonline.be
Pol De Vos: pdevos@enov.itg.be
Dix raisons de refuser la Constitution européenne
«Je jure d'observer la Constitution...» Les élus progressistes
oseront-ils encore prêter serment selon cette formule si la Constitution
européenne est adoptée ? Pas sûr, si on examine la
manière dont cette dernière bétonnerait l'Europe
antisociale.
Herwig Lerouge
1. Vous voudriez travailler moins d'heures par semaine ou prendre votre
prépension pour qu'on puisse engager un chômeur en contrepartie
? Minute. La Constitution européenne soumet les droits sociaux
à la «création des conditions nécessaires à
la compétitivité de l'industrie». De plus, elle prône
«la flexibilité de la main-d'oeuvre et du marché du
travail». Elle donne ainsi une base constitutionnelle à la
politique antisociale menée par l'Union européenne depuis
plus de 20 ans. Par exemple au projet de la Commission européenne
d'autoriser la semaine de travail de... 65 heures.
2. Vous êtes un adversaire acharné de la directive Bolkestein,
selon laquelle le secteur des services - y compris la santé et
l'enseignement - serait soumis à la concurrence ? Pas si vite.
La Constitution européenne donne une base constitutionnelle à
cette directive. Elle stipule en effet que la liberté de circulation
des services est une «valeur fondamentale» de l'Union européenne.
Selon cette «valeur», des entreprises de services des pays
à bas salaires pourraient travailler dans tous les pays aux conditions
sociales de leur pays d'origine.
3. Vous trouvez qu'il faudrait fixer un salaire minimum pour tous les
travailleurs de l'Union? Ou qu'il faudrait taxer les grosses fortunes?
Doucement. La Constitution européenne exige l'unanimité
des 25 Etats membres pour toute législation sociale et fiscale.
Autant dire que vous pourrez attendre quelques siècles avant de
faire adopter de telles mesures.
4. Vous trouvez qu'il faudrait améliorer les services publics pour
que ceux-ci répondent mieux aux attentes de la population ? Oh
là. La Constitution légalise le démantèlement
des services publics au profit de grands groupes financiers et de leurs
actionnaires. D'ailleurs, le terme «services publics» est
banni de cette Constitution et remplacé par «services d'intérêt
économique général». Les entreprises prestant
ces services sont soumises aux règles de concurrence. Elles ne
seront plus que des pompes à fric pour les multinationales.
5. Vous trouvez que l'Etat devrait débloquer un peu d'argent pour
sauver les gares et bureaux de poste menacés de fermeture ? Attention.
La Constitution européenne interdit définitivement à
un Etat de fournir «des aides qui faussent ou qui menacent de fausser
la concurrence en favorisant certaines entreprises». L'Etat, actionnaire
de la Poste ou la SNCB, ne pourra pas injecter plus d'argent que ne donnerait
pas un propriétaire privé guidé par le profit.
6. Vous trouvez qu'il faudrait reprendre les meilleurs droits sociaux
et démocratiques garantis par les différentes Constitutions
nationales, afin d'en faire profiter tous les citoyens de l'Union ? Du
calme. La Constitution européenne, à l'inverse, représente
une harmonisation vers le bas de ces droits. Elle place par exemple le
droit au lock-out patronal à côté du droit de grève.
Elle remplace le «droit à l'emploi» par «le droit
de travailler et de chercher un emploi». Elle ne contient pas le
droit à la pension, aux allocations de chômage, à
un revenu minimum, au logement, à l'avortement...
7. Vous trouvez qu'il faut mettre des freins à l'ultralibéralisme
? Qu'il faut un certain contrôle public plutôt que tout le
pouvoir au marché ? Stop. La Constitution européenne affirme
que la politique économique est conduite «conformément
au respect du principe d'une économie de marché où
la concurrence est libre».
8. Vous trouvez que les citoyens devraient avoir plus leur mot à
dire dans les décisions politiques ? On se réveille. La
Constitution européenne ne change pas la situation actuelle, à
savoir : la Commission et le Conseil des ministres, qui ne sont pas élus,
gardent le pouvoir de faire des lois et de les appliquer. Le Parlement
européen n'a rien à dire en matière monétaire,
commerciale et de la concurrence. En guise de démocratie participative,
la Constitution offre bien un droit de pétition. Mais si vous réunissez
le million de signatures nécessaires, cela ne servira qu'à
«inviter» la Commission à faire des propositions. Sachant
que celles-ci devront respecter la Constitution. Et, pour couronner le
tout, cette Constitution ne peut être remise en cause qu'à
l'unanimité des 25 Etats membres.
9. Vous rêvez d'une Europe construisant une politique de paix et
menant une politique plus indépendante des Etats-Unis ? Dans quel
film ? La Constitution européenne accélère la militarisation
de l'Union et lui permet de s'engager dans des opérations militaires
offensives, même à des milliers de kilomètres de ses
frontières. Et, précise la Constitution, elle «respectera
les obligations découlant du Traité de l'Atlantique Nord
(Otan) pour certains Etats membres qui considèrent que leur défense
commune est réalisée dans le cadre du Traité de l'Atlantique
Nord». En clair, l'Europe est soumise aux USA à travers l'Otan.
10. Vous trouvez que l'Europe devrait mener un commerce plus équitable
avec les pays du tiers monde ? Ben voyons. La Constitution européenne
exige l'application de ses principes libéraux au monde entier à
travers l'Organisation mondiale du commerce et d'autres institutions internationales.
En d'autres termes: vive le pillage du tiers monde.
Les Belges, des demeurés?
Au moins huit pays de l'Union européenne organisent une consultation
populaire sur la Constitution européenne. Pas la Belgique : socialistes
et chrétiens-démocrates n'en veulent pas. D'après
le président du PS, la question est trop compliquée pour
la soumettre au peuple. Faut croire que les Belges sont des demeurés
comparés à leurs voisins.
Puis, ajoute-t-il, le Vlaams Belang risquerait de transformer la consultation
en un referendum pour ou contre l'adhésion de la Turquie. Avec
cet argument, il ne faudrait plus organiser d'élections puisque
le Vlaams Belang en profite à chaque fois pour diffuser son venin
raciste.
Disons surtout qu'un large débat renforcerait l'opposition du monde
syndical et même socialiste au soutien du PS à cette Constitution
qui touchera de plein fouet les travailleurs.
Les pièges de la Constitution
Ce que l'on ne dit pas aux citoyens aujourd'hui, c'est que ce projet de
Constitution est en réalité une abdication définitive
des gouvernements élus, et donc de la démocratie. Comme
l'AMI, la Constitution a pour but de soustraire les décisions économiques
et sociales importantes au débat démocratique et au pouvoir
des gouvernements élus, et à empêcher toute politique
contraire aux intérêts des entreprises, même dans le
cas où un gouvernement authentiquement au service des citoyens
serait élu.
Un autre point commun avec l'AMI est la sacralisation du principe de "libre
concurrence" pour démanteler les services publics. Par exemple,
le financement par l'état d'un service public comme la Poste peut
être accusé de fausser la concurrence par rapport aux entreprises
postales privées qui ne peuvent compter que sur leur propres ressources.
De même, l'enseignement public fausse la concurrence par rapport
aux écoles privées. Les télévisions publiques
ou les subventions à la culture sont également menacés.
Si la Constitution est adoptée, les services publics ne pourront
exister que dans les secteurs où aucune entreprise n'est présente,
autrement dit les secteurs totalement non-rentables. Mais ces secteurs
sont de plus en plus rares, car même la police où l'armée
sont destinées à devenir des "prestations" fournies
aux états par des entreprises privées.
Ce que l'on oublie également de dire au citoyen, c'est que cette
Constitution contient des articles qui seront lourds de conséquences.
Il est notamment prévu que le vote des pays européens disposant
d'un siège au Conseil de Sécurité de l'ONU devra
être conforme à la "Politique Etrangère et de
Sécurité Commune" (dite "PESC") définie
par la Commission. Or, le responsable européen de la PESC, Javier
Solana, était favorable à l'intervention militaire américaine
en Irak. Avec la Constitution, la France n'aurait pu s'opposer à
cette guerre comme elle l'a fait au Conseil de Sécurité
de l'ONU. La Constitution affirme aussi que la politique de défense
de l'Union devra se faire dans le cadre de l'OTAN, une organisation sous
la tutelle des Etats-Unis.
Un autre article du projet de Constitution donne tout pouvoir à
la Commission (gouvernement non-élu) pour négocier les accords
multilatéraux (comme l'AMI ou l'AGCS) à la place des états.
En 1998, l'AMI n'avait pu être adopté à cause de l'opposition
de la France. Avec l'entrée en vigueur de la Constitution Européenne,
un pays n'aura plus la possibilité de faire échouer les
accords multilatéraux en préparation.
Ce projet de Constitution est tout simplement un piège mortel,
dont le but est d'accroître et de rendre définitive l'orientation
ultra-libérale de l'Europe, de rendre possible et même obligatoire
le démantèlement des services publics, de livrer les citoyens
européens au bon vouloir des entreprises, et d'aligner l'Europe
sur la politique des Etats-Unis.
Une occasion unique
Tous les responsables politiques de droite et de gauche qui n'ont cessé
de mentir et de tromper les électeurs depuis 20 ans sont à
l'unisson en faveur de la Constitution. Au service d'intérêts
particuliers (les multinationales), ils se sont relayés au pouvoir
pour appauvrir les salariés, détruire les services publics,
enrichir les entreprises, endetter l'état, et créer la situation
économique et sociale que nous connaissons aujourd'hui (salaires
de misère, hausse des prix, précarité généralisée,
délocalisations en masse, chantages à l'emploi, etc...).
Pour les citoyens, voter NON à la Constitution est donc une superbe
occasion pour exprimer leur colère simultanément envers
la droite et la gauche, et faire mordre la poussière à des
élites politiques dévoyées, arrogantes et autistes.
Nom: Raoul-Marc Jennar
Formation: docteur en sciences politiques.
Parcours: travaille depuis 15 ans au service d'organisations non gouvernementales.
Depuis 1999, chercheur pour Oxfam Solidarité, spécialisé
dans les dossiers de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il est
aussi l'un des animateurs de «l'Unité de recherche, de formation
et d'information sur la globalisation» (www.urfig.org), créée
par le sociologue français Pierre Bourdieu.
Ouvrages: auteur de plusieurs livres sur le commerce mondial, il a écrit
Europe, la trahison des élites, sur la soumission de l'Union européenne
aux intérêts des grands groupes industriels et financiers.
Ce livre lui a valu le Prix 2004 des Amis du Monde Diplomatique.
"Les partisans du oui mentent pour faire avaler la
Constitution"
Interview : Herwig Lerouge
Que contient exactement ce projet de Constitution européenne? Existe-t-il
une opposition de gauche à cette constitution européenne?
L'expert européen Raoul-Marc Jennar, qui mène campagne pour
un référendum européen sur la Constitution, nous
éclaire sur les enjeux du débat.
Félicitations pour votre prix des Amis du Monde Diplomatique. Vous
avez aussi été entendu comme expert par la commission du
Parlement européen qui prépare un rapport sur la fameuse
directive Bolkestein qui vise à libéraliser les services.
Qu'est-ce qui vous fait le plus plaisir?
Raoul-Marc Jennar. Sur le plan militant, cela m'a donné beaucoup
de satisfaction d'être retenu comme expert sur la directive Bolkestein.
Pas par vanité, mais pour pouvoir faire entendre une voix critique.
Sur les 17 experts prévus, trois seulement étaient critiques
par rapport à la directive, un juriste néerlandais, un expert
des syndicats et moi-même.
C'était encore trop pour la droite au Parlement. Ils ont demandé
que je ne sois pas auditionné. Le compromis a été
de doubler les trois experts critiques par trois experts favorables à
la directive.
Mais le prix des Amis du Monde Diplomatique, ce n'est pas rien non plus.
Et les autres candidats nominés n'étaient pas n'importe
qui. Ils étaient tout aussi valables. Il y avait par exemple, Frances
Saunders qui a écrit le livre Qui mène la danse ? La CIA
et la Guerre froide culturelle. Par contre, vous devez être déçu
du résultat du vote des membres du Parti socialiste français
sur la Constitution européenne, le 1er décembre. Une petite
majorité a voté pour.
Raoul-Marc Jennar. Oui évidemment. Mais c'était à
10.000 voix près. Les courants d'opposition au PS (Nouveau Monde
et Nouveau PS) représentent 40%. Cela s'est confirmé lors
du vote. Il s'est aussi avéré que Fabius, l'ancien premier
Ministre de Mitterand et partisan du non, ne représente que lui-même.
Ses amis, tous des sociaux-libéraux, ont été conséquents
et ne l'ont pas suivi. Ils ont compris que voter non n'était pas
bon pour leur carrière.
C'est pathétique et désolant de voir les socialistes venir
en appoint à la droite et au patronat, car le texte du Traité
constitutionnel est un texte fait par et pour le patronat. Il suffit de
voir les textes introduits par les organisations patronales européennes
au début des discussions sur cette Constitution. C'est à
peu près la même chose que le texte que nous avons maintenant.
Ici, en Belgique, les dirigeants socialistes sont pour la Constitution
(le Bureau du PS l'a voté en toute discrétion la semaine
dernière) et contre une consultation populaire. A part l'ancien
euro-député Jean-Maurice Dehousse. Le député
PS Thierry Giet s'est exclaméà la Chambre: «Et si
le résultat débouche sur 51% de oui et 49% de non, que fait-on?»
Di Rupo craint que les électeurs votent sur autre chose que la
Constitution, l'adhésion de la Turquie par exemple. Dans ce cas,
le «non» pourrait aussi l'emporter.
Raoul-Marc Jennar. Ça, c'est une excuse facile. Chirac est contre
l'entrée de la Turquie, pourtant il organise un référendum
sur la Constitution. C'est incroyable cette peur de la classe politique
belge de donner la parole aux gens. Ils nous disent vraiment «ne
vous mêlez pas de ce qui vous regarde». Il n'y a pas de tradition
de consultation populaire ici comme en Suisse, c'est vrai. Mais là-bas,
les gens viennent de voter contre l'envoi de troupes suisses dans des
missions de l'Onu et contre plus de facilités pour les transporteurs
routiers.
La population belge pourrait évidemment aussi voter contre l'opinion
des dirigeants politiques. S'ils craignent une manipulation par l'extrême
droite, qu'ils fassent un meilleur travail d'explication sur l'enjeu du
vote. C'est leur boulot.
Même des progressistes au sein du PS défendent la Constitution.
Lors d'un débat d'Attac-Bruxelles, l'euro-députée
Véronique de Keyser a été obligée de dire:
«Oui, si c'est après un large débat.» Et les
écolos, comme l'euro-député Pierre Jonckheer, parlent
d'un «oui de combat».
Raoul-Marc Jennar. En France aussi les partisans du oui parlent d'un «ouide
combat». Ces gens disent: le texte n'est pas franchement bon, mais
il faut l'adopter pour conserver les quatre ou cinq points positifs qu'il
contient. Quant au reste, nous allons nous battre, après la ratification,
pour l'améliorer. Nous ne nous battons pas aujourd'hui contre ce
texte, mais rassurez-vous, nous nous battrons demain, une fois qu'il sera
devenu la Constitution.
Ce n'est qu'une promesse. Quel crédit peut-on accorder à
un tel engagement de la part de dirigeants socialistes qui, aujourd'hui,
alors que la plupart des 25 gouvernements de l'Union sont conservateurs,
promettent une Europe sociale qu'ils n'ont pas réalisée
lorsqu'ils dirigeaient douze des quinze gouvernements de l'Union et la
Commission européenne?
N'était-ce pas le socialiste Jacques Delors qui, en 1992, promettait:
acceptez le traité de Maastricht et nous ferons l'Europe sociale
tout de suite après. L'Europe n'a jamais été si peu
sociale. Si on voulait fixer quelques progrès résultant
des négociations, pourquoi ne pas s'être contenté
d'un simple traité s'ajoutant à ceux qui existent? Pourquoi
avoir donné une force constitutionnelle à un texte qui,
avant tout, va donner cette force à un projet politique néo-libéral
?
Raoul-Marc Jennar. Ils savent pertinemment qu'ils ne pourront pas modifier
ce texte. Parce que, cas unique au monde, la Constitution européenne
exige l'unanimité des 25 membres pour être modifiée.
La règle de l'unanimité fige la construction européenne
dans son état actuel. Elle bloque toute espérance d'approfondissement
avant de nombreuses années. Mais un million de citoyens pourront
la modifier, disent les Ecolos, comme Cohn-Bendit...
Raoul-Marc Jennar. La Constitution prévoit le droit de pétition.
Mais il ne permet pas de modifier la Constitution. Un million de personnes
pourront proposer à la Commission un texte qui applique la Constitution.
Et la Commission en fera ce qu'elle voudra. L'Article I-47, 4 précise:
«Des citoyennes et citoyens peuvent prendre l'initiative d'inviter
la Commission () à soumettre une proposition appropriée
sur des questions pour lesquelles ces citoyennes et citoyens considèrent
qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application
de la Constitution.»
Les partisans disent que ce Traité est meilleur que les précédents.
Qu'il sauvera les services publics en leur donnant, pour la première
fois, une base légale
Raoul-Marc Jennar. La Constitution contient des formules tape à
l'ilqui n'engagent à rien juridiquement et qui sont vidées
de tout sens par des dispositions contraignantes répétées
systématiquement, comme l'obligation de respecter «la concurrence
qui doit être libre et non faussée.»
Ce n'est pas la première fois qu'un traité européen
introduit, non pas la notion de service public, mais bien le concept de
«service d'intérêt économique général.»
Cela se trouve dans le traité d'Amsterdam. La Constitution ne fournit
aucune définition du «service d'intérêt économique
général.» Mais la Commission européenne, dans
son livre blanc de 2004 est claire: les pouvoirs publics ne peuvent créer
des services d'intérêt économique général
(SIEG) que si deux conditions sont remplies. Un, si le marché (l'initiative
privée) ne fournit pas le service et deux, si ce SIEG respecte
les règles de la concurrence.
Il est faux de dire, comme le fait le PS en France, que SIEG signifie
service public dans le langage européen. L'annexe 1 du Livre Blanc
dit: «Les termes «service d'intérêt général»
et «service d'intérêt économique général»
ne doivent pas être confondus avec l'expression «service public».»
Et la Constitution précise en son Article III-166, 2 que «les
entreprises chargées de la gestion de services d'intérêt
économique général ou présentant le caractère
d'un monopole fiscal sont soumises aux dispositions de la Constitution,
notamment aux règles de concurrence.»
La Constitution proclame que la liberté d'établissement
et la liberté de circulation des services sont des «valeurs
fondamentales» de l'Union européenne (article I-4). La proposition
de directive déposée par le Commissaire européen
Bolkestein sur les services dans le marché intérieur fournit
la démonstration que l'application intégrale de cette «valeur
fondamentale» conduit à la disparition des services publics.
Avec cette Constitution, les pouvoirs publics locaux, régionaux
et nationaux ne pourront plus fournir des activités de service
auxquelles tous ont accès et dont les coûts sont à
charge de la collectivité. Mettre des canalisations d'eau jusqu'à
la dernière maison d'un village n'est pas rentable ou n'est pas
payable pour celui qui le demande. Il faut une intervention de l'Etat.
Or une telle intervention falsifie la concurrence. Donc: interdit. Il
sera impossible de créer des services publics européens.
De plus, cette Constitution est, pour ce qui concerne les droits sociaux,
loin en dessous des Constitutions nationales. Dans le Préambule
des Constitutions française, belge, allemande, danoise, espagnole,
finnoise, italienne, irlandaise, luxembourgeoise, hollandaise, portugaise
et suédoise, le droit au travail, le droit à un revenu minimum,
le droit à un salaire minimum, le droit à une allocation
de chômage, le droit à une pension de retraite, le droit
à la couverture des soins de santé, à un logement
décent sont garantis.
Dans la Constitution européenne, ces droits ne figurent pas. S'agissant
de la santé et de la sécurité sociale, le texte «reconnaît
et respecte» ce qui se fait dans les Etats. Sans plus. Ce qui n'engage
à rien de la part de l'Union européenne. Le droit au travail
devient le droit à en chercher. Ce qui est très différent.
Le projet ne donne-t-il pas plus de pouvoir au Parlement européen?
Raoul-Marc Jennar. Le dirigeant du PS français, François
Hollande, n'a pas hésité à dire que la Constitution
va donner au Parlement européen la capacité de prendre lui-même
l'initiative de lois. C'est un mensonge. L'Article I-26, 2 dit qu'«un
acte législatif de l'Union ne peut être adopté que
sur proposition de la Commission, sauf dans les cas où la Constitution
en dispose autrement.»
Le monopole de l'initiative de la Commission est maintenu. Le Parlement
pourra «co-décider» dans plus de matières. Mais
le Parlement européen ne peut modifier les textes soumis par la
Commission que si celle-ci marque son accord.
D'ailleurs, contrairement à une Constitution normale, le projet
dit clairement quelle politique l'Union européenne doit mener.
L'article III-314 parle de notre rôle à l'Organisation mondiale
du commerce: «l'Union contribue () à la suppression progressive
des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements
étrangers directs et à la réduction des barrières
douanières et autres.»
C'est un choix politique clair. La Constitution exige que la Commission
européenne se batte dans le monde entier pour supprimer les restrictions
aux investisseurs qui ne supportent pas les lois sociales, les lois environnementales,
le respect des droits humains fondamentaux. C'est une exigence des organisations
patronales européennes. On ne pourra pas faire une loi qui contredit
cette politique. Selon certains, le non serait une victoire des USA de
George W. Bush
Raoul-Marc Jennar. C'est exactement le contraire! Bush espère la
ratification puisqu'elle soumet les Européens aux USA à
travers l'Otan. L'article I,41,2 stipule: «La politique de l'Union
() respecte les obligations découlant du traité de l'Atlantique
Nord pour certains Etats membres qui considèrent que leur défense
commune est réalisée dans le cadre de l'Otan et elle est
compatible avec la politique commune de sécurité et de défense
arrêtée dans ce cadre.»
L'article I,41,7ajoute: «Les engagements et la coopération
dans ce domaine [en cas d'agression] demeurent conformes aux engagements
souscrits au sein de l'Otan qui reste, pour les Etats qui en sont membres,
le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise
en oeuvre.»
On le voit, les partisans du «oui», surtout ceux issus de
la social-démocratie et des Verts, ne répugnent pas à
des manipulations du texte en lui faisant dire ce qu'il ne dit pas et
en taisant ce qu'il dit. Il faut rejeter ce monstre. Repères
Conseil européen. Réunit les chefs d'Etat ou de gouvernement
des Etats membres. C'est l'organe de pouvoir réel de l'Union européenne,
qui prend les décisions préparées par la Commission
européenne. Le Parlement européen ne joue lui qu'un rôle
secondaire. >
Constitution européenne. Appelé aussi Traité constitutionnel,
ce texte a été adopté par l'Union européenne
en octobre et doit encore être ratifié par chaque Etat membre.
Comme les Constitutions nationales, il dicte une loi fondamentale que
doivent respecter les autres lois, mais il contient surtout une série
de principes très néo-libéraux. >
Directive Bolkestein. Projet de directive (loi européenne) rédigé
par l'ancien commissaire européen Frits Bolkestein et visant à
libéraliser les services (culture, éducation, soins de santé,
etc.). >
Traité de Maastricht. Adopté en 1992, ce traité a
élargi les compétences de l'Union européenne, mais
a surtout dicté des politiques anti-sociales aux Etats-membres,
notamment à travers les critères financiers et économiques
à respecter pour faire partie de la zone euro. >
www.solidaire.org. 21 décembre 2004.
Avant d'aller voter prochainement pour la Constitution
Européenne, je vous propose un petit quizz fort intéressant.
Cliquez sur votre choix et la bonne réponse apparaîtra
aussitôt.
http://www.local.attac.org/attac91/quizz/
A FAIRE IMPERATIVEMENT, NE SERAIT-CE QUE POUR LES REPONSES
ARGUMENTEES QUI SONT EDIFIANTES !
Résumé des 850 pages ???!!!??? de la constitution
européenne. a lire !!!
Chers amis,
J'ai reçu moultes papiers appelant à voter non au prochain
référendum sur le " traité constitutionnel "
(et quelques uns appelant à voter oui). Celui-ci est le seul que
je fais circuler, tellement il m'a convaincue, me faisant prendre conscience
des risques qu'une telle constitution ferait encourir à nos démocraties.
Il s'agit du commentaire d'Etienne CHOUART, professeur de droit de Marseille.
Je me permets d'insister pour que vous preniez la peine de le consulter
avec attention. Il fait 10 pages, très documentées.
Bien amicalement
Geneviève
Une
mauvaise constitution qui révèle un secret cancer de notre
démocratie
Par Étienne Chouard, professeur de droit Marseille. Marseille,
le 25 mars 2005
Chers collègues et amis,
Après six mois de réflexion intense, se cristallise une
argumentation autour du "traité constitutionnel", à
partir de lui mais au-delà de lui, une argumentation qui n’est
ni de droite ni de gauche, et qui montre un danger historique pour nous
tous, au-dessus de la politique. Pour ces raisons, cette courte argumentation
devrait intéresser les citoyens de tout bord. Il y a six mois,
en septembre 2004, j’étais, comme tout le monde, favorable
à ce texte sans l’avoir lu, par principe, "pour avancer",
même si je savais bien que les institutions étaient très
imparfaites. Je ne voulais pas être de ceux qui freinent l’Europe.
Je crois vraiment que l’immense majorité des européens,
au-delà des clivages gauche/droite, aiment cette belle idée
d’une Europe unie, plus fraternelle, plus forte. C’est un
rêve de paix, consensuel, très majoritaire. Je n’avais
pas lu le texte et je n’avais absolument pas le temps : trop de
travail...
Et puis l’Europe c’est loin, et puis avec tous ces hommes
politiques, je me sentais protégé par le nombre : en cas
de dérive, il allait bien y en avoir quelques uns pour nous défendre...
et je me dispensais de "faire de la politique", c’est-à-dire
que je me dispensais de m’occuper de mes propres affaires. Déjà
des appels s’élevaient contre le traité, mais ils
venaient des extrêmes de l’échiquier politique et pour
cette simple raison, je ne commençais même pas à lire
leurs arguments, restant en confiance dans le flot de l’avis du
plus grand nombre sans vérifier par moi-même la force des
idées en présence.
Et puis soudain, des appels sont venus de personnes non suspectes d’être
antieuropéennes. J’ai alors lu leurs appels, sans souci des
étiquettes, et j’ai trouvé les arguments très
forts. Je me suis mis à lire, beaucoup, des livres entiers, de
tout bord, Fabius, Stauss-Khann, Giscard, Jennar, Fitoussi, Généreux,
etc. et beaucoup plus d’articles des partisans du traité
parce que je voulais être sûr de ne pas me tromper. Et plus
je lis, plus je suis inquiet. Finalement, aujourd’hui, je ne pense
plus qu’à ça, je ne dors presque plus, j’ai
peur, simplement, de perdre l’essentiel : la protection contre l’arbitraire.
Je continue aujourd’hui à lire toutes les interventions,
ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, je continue à chercher
où est la faille dans mon raisonnement et le présent texte
est un appel à réfléchir et à progresser :
si vous sentez une faille, parlons-en, s’il vous plaît, tranquillement,
honnêtement, c’est très important. Je peux me tromper,
je cherche sincèrement à l’éviter, réfléchissons
ensemble, si vous le voulez bien. Je sens que c’est ma mission de
professeur de droit d’en parler un peu plus que les autres, d’en
parler avec mes collègues, mais aussi à mes élèves,
aussi aux journalistes. Je serais complice si je restais coi.
J’ai ainsi trouvé plus de dix raisons graves de s’opposer
à ce texte extrêmement dangereux, et encore dix autres raisons
de rejeter un texte désagréable, pas fraternel du tout en
réalité. Mais les cinq raisons les plus fortes, les plus
convaincantes, celles qui traversent toutes les opinions politiques parce
qu’elles remettent en cause carrément la possibilité
d’avoir une réflexion politique, me sont apparues tardivement
car il faut beaucoup y réfléchir pour les mettre en évidence.
Ce sont ces raisons-là, les cinq plus importantes, sur lesquelles
je voudrais attirer votre attention et solliciter votre avis pour que
nous en parlions ensemble, puisque les journalistes nous privent de débats
publics. Dans cette affaire d’État, les fondements du droit
constitutionnel sont bafoués, ce qui rappelle au premier plan cinq
principes transmis par nos aïeux. Les principes 4 et 5 sont les plus
importants.
1er
principe de droit constitutionnel : une Constitution est un texte lisible,
ce texte-là est illisible.
Le "traité constitutionnel" est beaucoup trop long [1
<http://www.abecedaire.net/#nb1> ] : 852 pages A4, une ramette et
demie. Cette longueur est unique au monde pour une Constitution, ce qui
la rend simplement illisible.
Cette longueur interdit la critique. C’est tout sauf un détail.
Les 70% d’espagnols votants qui ont approuvé ce texte, comme
les 60% qui se sont abstenus, ne l’ont pas lu : ni les ministres,
ni les parlementaires, ni les professeurs, ni les journalistes, ni les
citoyens, qui ont tous autre chose à faire : qui a le temps matériel
de lire 850 pages A4 ?
Il suffit de se poser la question pour soi-même : ce n’est
pas différent pour les autres.
Ces citoyens prennent ainsi le risque majeur, pour eux, mais aussi pour
leurs enfants et leurs petits enfants, de découvrir trop tard ce
qu’ils ne pourront plus changer.
Il faut évidemment lire et comprendre ce que l’on signe.
Ou bien, on refuse de signer.
Même s’il était simple (et il ne l’est pas),
un texte aussi long ne permet pas de le juger avec discernement.
Et pourtant, il faut bien avoir un avis. Comment faire pour avoir un avis
sur un texte qu’on ne peut pas lire ? En s’alignant sur "les
autres", on se rassure, comme les moutons de Panurge. Cette longueur
extravagante est, par elle-même, non démocratique : on éloigne
ainsi les curieux. On observe ces temps-ci comme cette vieille technique
obscurantiste marche bien : l’unanimisme ambiant repose sur des
malentendus rendus possibles par un texte illisible. Une Constitution
est la loi fondamentale, elle doit pouvoir être lue par tous, pour
être approuvée ou rejetée en connaissance de cause.
N’est-ce pas une mission des professeurs de droit, mais aussi des
journalistes, de l’expliquer aux citoyens, jeunes et vieux ?
2éme
principe de droit constitutionnel : Une Constitution doit être politiquement
neutre : ce texte-là est partisan.,
Une Constitution démocratique n’est pas de droite ou de gauche,
elle n’est pas socialiste ou libérale, une Constitution n’est
pas partisane : elle rend possible le débat politique, elle est
au-dessus du débat politique. À l’inverse, ce "traité
constitutionnel", en plus de fixer la règle du jeu politique,
voudrait fixer le jeu lui-même !
En imposant dans toutes ses parties [2 <http://www.abecedaire.net/#nb2>
] (I, II et surtout III) des contraintes et références libérales,
ce texte n’est pas neutre politiquement, il impose pour toujours
des choix de politique économique qui doivent évidemment
dépendre du débat politique quotidien, variable selon la
conjoncture. Notamment, ce texte confirme pour toujours que l’Europe
se prive elle-même des trois principaux leviers économiques
qui permettent à tous les États du monde de gouverner :
pas de politique monétaire (banque centrale indépendante,
n’ayant comme seule mission, constitutionnelle, intangible, que
la lutte contre l’inflation et aucunement l’emploi ou la croissance
[3 <http://www.abecedaire.net/#nb3> ]), pas de politique budgétaire
(pacte de stabilité [4 <http://www.abecedaire.net/#nb4> ])
et pas de politique industrielle (interdiction de toute entrave à
la concurrence [5 <http://www.abecedaire.net/#nb5> ], donc interdiction
d’aider certains acteurs nationaux).
C’est une politique de l’impuissance économique [6
<http://www.abecedaire.net/#nb6> ] qui est ainsi institutionnalisée,
imposée pour longtemps. Ce texte infantilise les citoyens d’Europe
: il nous prive tous de l’intérêt de réfléchir
à des alternatives. À quoi bon continuer le débat
politique, en effet, puisque toute alternative réelle est expressément
interdite dans le texte suprême ? Mise à part la constitution
soviétique (qui imposait, elle aussi, une politique, le collectivisme),
cette constitution partisane serait un cas unique au monde. N’est-ce
pas une mission des professeurs de droit, mais aussi des journalistes,
de l’expliquer aux citoyens, jeunes et vieux ? Troisième
principe de droit constitutionnel :
3éme
principe de droit constitutionnel : Une Constitution est révisable
: ce texte-là est verrouillé par une exigence de double
unanimité.
Le "traité constitutionnel" est beaucoup trop difficilement
révisable [7 <http://www.abecedaire.net/#nb7> ] : pour changer
une virgule à ce texte, il faut d’abord l’unanimité
des gouvernements pour tomber d’accord sur un projet de révision,
puis il faut l’unanimité des peuples (parlements ou référendums)
pour le ratifier. Avec 25 États, cette procédure de double
unanimité est une vraie garantie d’intangibilité pour
les partisans de l’immobilisme. Ce texte est pétrifié
dès sa naissance. C’est inacceptable pour une Constitution
[8 <http://www.abecedaire.net/#nb8> ] et ce serait, là encore,
un cas unique au monde. Mettre en avant le mot "traité"
pour prétendre que l’unanimité est normale (ce qui
est vrai en matière de traités) est malhonnête : cette
supercherie de l’oxymore "Traité constitutionnel"
(assemblage de mots contradictoires) permet ainsi, en jouant sur les mots,
de créer une nouvelle norme suprême en s’affranchissant
de la lourde procédure constituante. Le traité de Nice est
temporaire (horizon 2009). Le "traité constitutionnel",
lui, est exécutoire sans limitation de durée [9 <http://www.abecedaire.net/#nb9>
], et sa force juridique est supérieure à toutes nos normes
nationales (règlements, lois, Constitution), et même à
tous nos traités [10 <http://www.abecedaire.net/#nb10> ].
Ce texte n’est évidemment pas un simple traité comme
ceux qui l’ont précédé. C’est une tromperie
de le prétendre.
Au sujet de la révision liée à l’entrée
de la Turquie, la mention dans notre Constitution nationale du référendum
obligatoire pour l’entrée d’un État dans l’UE
est un attrape-nigaud : en effet, avec le "traité constitutionnel",
notre Constitution nationale devient un texte de rang inférieur
au moindre règlement européen10 et ne nous protège
donc plus de rien dans tous les domaines où l’Europe prend
le pouvoir, c’est-à-dire presque partout [11 <http://www.abecedaire.net/#nb11>
].
D’autre part, ceux qui sont rassurés par l’unanimité
requise par le traité pour l’entrée d’un nouvel
État dans l’UE oublient que ce n’est pas l’unanimité
des peuples consultés par référendum : c’est
la simple unanimité des 25 représentants des gouvernements
[12 <http://www.abecedaire.net/#nb12> ] (dont beaucoup ne sont pas
élus, et dont aucun ne l’est avec le mandat de décider
sur ce point essentiel), ce qui est très différent.
Donc, avec ce "traité constitutionnel", rien ne peut
garantir que les peuples seront directement consultés dans cette
affaire turque, ni dans les suivantes. Tout indique au contraire que la
volonté des peuples compte de moins en moins pour ceux qui les
gouvernent. Le lancement récent des négociations avec la
Turquie, alors que de nombreux sondages révèlent une opposition
massive à cette intégration, montre bien le peu de cas que
font les hommes au pouvoir de leur opinion publique quand ils n’ont
pas de compte à rendre. Hors la garantie des textes supérieurs,
point de garantie. N’est-ce pas une mission des professeurs de droit,
mais aussi des journalistes, de l’expliquer aux citoyens, jeunes
et vieux ?
4éme
principe de droit constitutionnel : Une Constitution protège de
la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle
des pouvoirs : ce texte-là organise un Parlement sans pouvoir face
à un exécutif tout puissant et largement irresponsable.
Une Constitution démocratique garantit contre l’arbi-traire
en assurant à la fois la séparation des pouvoirs et le contrôle
des pouvoirs
L’esprit des lois décrit par Montesquieu est sans doute la
meilleure idée de toute l’histoire de l’Humanité
: tous les pouvoirs tendent naturellement, mécaniquement, à
l’abus de pouvoir. Il est donc essentiel, pour protéger les
humains contre la tyrannie, d’abord de séparer les pouvoirs,
et ensuite d’organiser le contrôle des pouvoirs : pas de confusion
des pouvoirs, et pas de pouvoir sans contre-pouvoirs. Ainsi le peuple
dit : « Toi, tu fais les lois, mais tu ne les exécutes pas.
Et toi, tu exécutes les lois, mais tu ne peux pas les écrire
toi-même. » Ainsi, aucun pouvoir n’a, à lui seul,
les moyens de devenir un tyran.
« D’autre part, si l’un des pouvoirs estime que l’autre
a un comportement inacceptable, il peut le révoquer : l’assemblée
peut renverser le gouvernement, et le gouvernement peut dissoudre l’assemblée.
Dans les deux cas, on en appelle alors à l’arbitrage (élection)
du peuple qui doit rester la source unique de tous les pouvoirs. »
C’est ça, la meilleure idée du monde, la source profonde
de notre quiétude quotidienne. Foulant aux pieds ces principes
fondateurs de la démocratie, le "traité constitutionnel"
entérine au contraire l’attribution de tous les pouvoirs
au couple exécutif Conseil des ministres + Commission : c’est
ainsi que le pouvoir législatif (l’exécutif européen
a l’exclusivité de l’initiative des lois ! [13 <http://www.abecedaire.net/#nb13>
]), le pouvoir exécutif, et le pouvoir judiciaire (c’est
l’exécutif qui intente, ou pas, les actions en justice aux
fins de respect de la Constitution [14 <http://www.abecedaire.net/#nb14>
]) sont dans les mêmes mains ! Avec la confusion des pouvoirs, c’est
un premier rempart essentiel contre la tyrannie qui nous échappe
! Avec une certaine cohérence, ce texte prive aussi le Parlement
européen des pouvoirs élémentaires et essentiels
que lui confère pourtant traditionnellement son élection
au suffrage universel direct : le parlement européen n’a
pas l’initiative des lois.
Ceci est un vice rédhibitoire, absolument pas négociable.
Si on laisse passer ça, on est fous. Le Parlement européen
n’a également aucun moyen sérieux de contrôler
et d’infléchir la politique menée par l’exécutif.
Dans le meilleur des cas, il légifère en codécision
[15 <http://www.abecedaire.net/#nb15> ]. Il y a même une série
de sujets qui lui échappent totalement ! [16 <http://www.abecedaire.net/#nb16>
], mais surtout le Conseil des ministres, qui créent des normes
contraignantes et n’ont pourtant de comptes à rendre à
personne au Parlement. Un pouvoir immense sans contre-pouvoirs.
Le Parlement européen ne peut pas mettre en cause un commissaire,
il ne peut que révoquer en bloc la commission et seulement pour
un usage pénal, pas pour sanctionner la politique de la commission,
ce qui limite considérablement son influence. Le Parlement européen
ne peut pas renverser le Conseil des Ministres qui est donc absolument
irresponsable. Exemple de la toute puissance des commissaires : le commissaire
chargé du commerce international est le représentant unique
de l’Union dans toutes les négociations internationales (OMC
et autres). À lui seul, cet homme concentre donc un pouvoir vertigineux.
C’est à ce titre qu’il négocie l’AGCS
(Accord général sur les services, version mondiale de la
directive Bolkestein) au nom de tous les européens, mais dans le
plus grand secret : il ne rend aucun compte au Parlement des négociations
qu’il mène sur un accord qui va pourtant profondément
changer la vie de tous les européens, et le Parlement ne peut pas
lui imposer de rendre des comptes [17 <http://www.abecedaire.net/#nb17>
].
On peut donc déjà observer des signes tangibles d’une
dérive de type tyrannique. Et le "traité constitutionnel"
verrouille pour longtemps un déséquilibre institutionnel
qui le permet. L’affaiblissement du contrôle parlementaire,
c’est un deuxième rempart essentiel contre la tyrannie qui
disparaît. C’est ce que, depuis vingt ans, les manuels scolaires
des étudiants en sciences politiques appellent pudiquement le "déficit
démocratique" de l’UE. Un terme bien anodin pour désigner
en fait une trahison des peuples, trop confiants en ceux qu’ils
ont désignés pour les défendre. Toutes les conversations
des citoyens devraient analyser ce recul historique, ce cancer de la démocratie
: dans les institutions européennes, le Parlement, seule instance
porteuse de la souveraineté populaire par le jeu du suffrage universel
direct, est privé à la fois de son pouvoir normatif et de
son pouvoir de contrôle, pendant que la confusion des pouvoirs la
plus dangereuse est réalisée dans les mains d’un exécutif
largement irresponsable. C’est la porte grande ouverte à
l’arbitraire.
Comment les analystes et commentateurs peuvent-ils glisser là-dessus
comme si c’était secondaire ? C’est l’Europe
à tout prix ? N’importe quelle Europe ? Même non démocratique
?! On n’a pas le droit d’en parler sans être qualifié
d’antieuropéen ? On nous dit : « ce texte est meilleur
qu’avant, il faudrait être idiot pour refuser de progresser
». C’est masquer qu’avec ce texte, on ne ferait pas
que progresser : on figerait, on bloquerait, on entérinerait, on
renforcerait, on donnerait pour la première fois une caution populaire
aux auteurs du texte qui s’en sont dispensés jusque-là,
on voit pour quel résultat.
Même mieux qu’avant, le texte proposé est absolument
inacceptable, très dangereux.
Montesquieu doit se retourner dans sa tombe.
Les partisans du traité présentent comme une avancée
majeure le fait que désormais, avec ce texte, le Parlement votera
le budget [18 <http://www.abecedaire.net/#nb18> ]. Est-ce qu’on
se rend compte de la gravité de la situation ? Aujourd’hui,
le Parlement européen ne vote même pas le budget ! Il faut
garder à l’esprit que, si le Parlement est faible, ce sont
les citoyens qui sont faibles. L’avancée (réelle)
sur le budget est une manœuvre qui ne doit pas masquer l’inacceptable
faiblesse : si les citoyens valident eux-mêmes que leur Parlement
n’ait définitivement pas l’initiative des lois, ils
se font politiquement hara-kiri.
Triste paradoxe que ces peuples, mal informés, qui accepteraient
eux-mêmes le recul du contrôle parlementaire, c’est-à-dire
du principal rempart qui les protège de l’injuste loi du
plus fort. Il deviendrait alors inutile, pour les citoyens, d’avoir
une réflexion et une opinion politique dès lors que disparaîtrait
la courroie de transmission du Parlement (la seule qui transforme nos
opinions politiques individuelles en décisions et en normes juridiques
générales). Ceux qui claironnent la naissance d’un
référendum d’initiative populaire à l’initiative
d’un million de citoyens [19 <http://www.abecedaire.net/#nb19>
] sont des menteurs ou ne savent pas lire : le traité ne définit
qu’un misérable droit de pétition sans aucune force
contraignante pour la Commission qui n’est qu’invitée
à réfléchir et qui peut parfaitement jeter la proposition
à la poubelle sans se justifier [20 <http://www.abecedaire.net/#nb20>
].
De la même façon, les beaux principes généraux
et généreux, claironnés partout, privés de
leurs modalités pratiques d’application, n’ont pas
de force contraignante et font ainsi illusion. Partout, ce texte est en
trompe-l’œil pour masquer une maladie mortelle pour la démocratie
: progressivement et subrepticement, en affirmant le contraire sans vergogne,
les exécutifs nationaux, de droite comme de gauche, à l’occasion
de la naissance de l’Europe, sont en train, en cinquante ans, de
s’affranchir du contrôle parlementaire. Les hommes politiques
au pouvoir ne sont pourtant pas propriétaires de la souveraineté
populaire qu’ils n’incarnent que temporairement : ni le gouvernement
ni le parlement ne peuvent l’abdiquer (ou la confisquer) ; seul
le peuple, lui-même, directement et en connaissance de cause, le
peut. De ce point de vue, les nombreux gouvernements qui ont fait ratifier
ce texte par leur Parlement national [21 <http://www.abecedaire.net/#nb21>
], plutôt que par leur peuple (référendum), signent
une véritable forfaiture : les peuples de ces pays sont ainsi privés
à la fois du débat et de l’expression directe qui
leur aurait permis de résister au recul du contrôle parlementaire
qui les expose immanquablement aux tyrans à venir.(Note d’abc
voir ce site pour connaître les modalités)..
C’est une juste cause d’émeute [22 <http://www.abecedaire.net/#nb22>
].
Ce mépris des peuples et de leurs choix réels est très
révélateur du danger qui grandit dans la plus grande discrétion
: nos élites, de droite comme de gauche, se méfient de la
démocratie et nous en privent délibérément,
progressivement et insidieusement. N’est-ce pas une mission des
professeurs de droit, mais aussi des journalistes, de l’expliquer
aux citoyens, jeunes et vieux ?
5ème
principe de droit constitutionnel : une Constitution démocratique
est forcément établie par une assemblée indépendante
des pouvoirs en place.
Une Constitution n’est pas octroyée au peuple par les puissants.
Elle est définie par le peuple lui-même, précisément
pour se protéger de l’arbitraire des puissants. À
l’inverse, les institutions européennes ont été
écrites (depuis cinquante ans) par les hommes politiques au pouvoir
qui sont donc évidemment juges et parties : de droite comme de
gauche, en fixant eux-mêmes les contraintes qui allaient les gêner
tous les jours, ces responsables ont été conduits, c’est
humain mais c’est aussi prévisible, à une dangereuse
partialité. C’est, là encore, un cas unique au monde,
pour une démocratie. Et on observe les résultats comme une
caricature de ce qu’il faut éviter : un exécutif tout
puissant et un Parlement fantoche, une apparence de démocratie
avec des trompe-l’œil partout, mais un recul réel et
profond du contrôle parlementaire, de la souveraineté des
peuples et de la garantie contre l’arbitraire. La seule voie crédible
pour créer un texte fondamental équilibré et protecteur
est une assemblée constituante, indépendante des pouvoirs
en place, élue pour élaborer une Constitution, rien que
pour ça, et révoquée après. C’est aux
citoyens d’imposer cette procédure si les responsables politiques
tentent de s’en affranchir. La composition assez variée de
la Convention Giscard n’est pas un argument satisfaisant : cette
convention est une mauvaise parodie, on est à mille lieues d’une
assemblée Constituante : ses membres n’ont pas été
élus avec ce mandat, ses membres n’étaient pas tous
indépendants des pouvoirs en place, ils n’avaient pas les
pouvoirs pour écrire un texte équilibré et démocratique
: ils ont simplement validé, compilé (et légèrement
modifié) les textes antérieurs écrits par des acteurs
à la fois partisans et partiaux. La réécriture du
texte par les gouvernants au pouvoir, pendant encore une année
après que la Convention ait rendu sa proposition, est une énormité
de plus, sous l’angle constitutionnel [23 <http://www.abecedaire.net/#nb23>
].
Tous les vices antidémocratiques du "traité constitutionnel"
viennent sans doute de cette erreur centrale, commise depuis l’origine,
sur la source du droit fondamental, qui ne peut être qu’une
assemblée constituante indépendante, élue sur ce
seul mandat. N’est-ce pas une mission des professeurs de droit,
mais aussi des journalistes, de l’expliquer aux citoyens, jeunes
et vieux ? Conclusion Finalement, ce "traité constitutionnel"
est un détonateur, un révélateur, qui met en lumière
ce qui se trame discrètement depuis longtemps.
D’une certaine façon, le loup est sorti du bois et les citoyens
peuvent enfin voir le grand danger, et résister. Une des grandes
erreurs, c’est de faire passer l’économique avant le
politique, c’est de confier la barre aux économistes alors
qu’ils devraient rester dans les soutes pour faire tourner le moteur.
En prônant la liberté comme une valeur supérieure,
au lieu de la fraternité, en détruisant la régulation
par l’État, gardien de l’intérêt général,
pour instaurer la régulation par le marché, somme d’intérêts
particuliers, les économistes libéraux s’en prennent
aux fondements de la démocratie pour affranchir les principaux
décideurs économiques de tout contrôle.
La dérégulation systématique menée en Europe
(institutions, politique et verrou de la Constitution), et plus généralement
sur la terre entière (OMC, AGCS, ADPIC) est un recul de la civilisation,
un retour vers la barbarie de la loi du plus fort [24 <http://www.abecedaire.net/#nb24>
]. Par optimisme, par crédulité, par indifférence,
les peuples modernes laissent s’affaiblir leur bien le plus précieux,
très rare sur cette planète, celui qui conditionne leur
sérénité quotidienne : les différentes protections
contre l’arbitraire des hommes forts, depuis le cœur des entreprises
(droits sociaux) jusqu’à la patrie (institutions démocratiques
contrôlées et révocables).
La démocratie n’est pas éternelle, elle est même
extrêmement fragile. En la croyant invulnérable, nous sommes
en train de la laisser perdre.
Même après le refus de ce texte-là, il faudra se battre
pour la garder, et continuer à militer pour imposer à nos
représentants de construire une autre Europe, simplement démocratique.
Mais ce texte fondateur en trompe-l’œil est présenté
aux citoyens à travers un débat lui aussi en trompe-l’œil
[25 <http://www.abecedaire.net/#nb25> ].
De nombreux journalistes, en assimilant les opposants au texte à
des opposants à l’Europe, font un amalgame malhonnête
: la double égalité "Oui au traité=Oui à
l’Europe, Non au traité=Non à l’Europe"
est un mensonge insultant, une inversion de la réalité,
un slogan trompeur jamais démontré, fait pour séduire
ceux qui n’ont pas lu le traité et qui n’ont pas étudié
les arguments, pourtant très forts, de ceux qui s’opposent
à ce traité précisément pour protéger
la perspective d’une Europe démocratique.
La responsabilité des journalistes est ici historique : n’y
aura-t-il en France aucun journaliste honnête pour faire écho
de façon équitable aux deux positions proeuropéennes,
oui et non ? N’y aura-t-il en France aucun journal, aucune émission,
pour organiser les débats contradictoires indispensables pour se
forger une opinion éclairée ? C’est, pour l’instant,
l’Internet qui est le média le plus démocratique,
non censuré, le meilleur outil pour résister. Si ce message
vous semble utile, diffusez-le vite dans vos propres réseaux et
au-delà de l’Internet, sur papier. On ne naît pas citoyen
: on le devient. N’est-ce pas une mission des professeurs de droit,
mais aussi des journalistes, de l’expliquer aux citoyens, jeunes
et vieux ? À l’heure de choix aussi essentiels, difficiles
et dangereux que ceux qui fondent une Constitution, à quoi servent
donc les journalistes ?
À quoi servent les professeurs de droit ?
Étienne Chouard, Marseille.
BIBLIOGRAPHIE
Parmi les livres et articles que j’ai lu depuis
six mois, tous profondément proeuropéens, certains aident
particulièrement à se forger une opinion construite et solidement
argumentée contre ce texte dangereux, et plus généralement
sur la construction européenne et la dérégulation
mondiale : Raoul Marc Jennar, « Europe, la trahison des élites
», 280 pages, décembre 2004, Fayard : pour un réquisitoire
rigoureux et passionnant. Une étude consternante des rouages européens
et des dérives foncièrement antidémocratiques de
cette Europe qui ment tout le temps. Comment la défense des intérêts
privés des grands groupes a d’ores et déjà
pris la place de celle de l’intérêt général.
Les chapitres sur l’OMC, l’AGCS et l’ADPIC sont absolument
é-di-fiants. Un livre essentiel, à lire d’urgence.
Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public, a écrit dans
le Monde, le 11 mars 2005, un article très puissant qui résume
parfaitement l’essentiel de l’essentiel : Qui veut de la post-démocratie
?"
Un article court (une page) et très dense : important, percutant,
à lire absolument : Raoul Marc Jennar, « Quand l’Union
Européenne tue l’Europe », 40 pages, janvier 2005 :
brochure résumant un argumentaire serré contre le "traité
constitutionnel". Également un DVD où Jennar présente
lui-même, de façon pédagogique, très posée,
trois exposés sur l’AGCS, la directive Bolkestein et le traité
constitutionnel. On y sent très fortement la terrifiante cohérence
qui relie ces textes. Documents importants disponibles sur www.urfig.org.
Jean-Claude Fitoussi, économiste, « La politique de l’impuissance
», 160 pages, janvier 2005, Arléa : un passionnant petit
livre d’entretiens avec Jean-Claude Guillebaud pour comprendre comment
l’Europe abandonne sciemment la démocratie et renonce à
l’intervention économique des États.
Jacques Généreux, économiste, « Manuel critique
du parfait européen - Les bonnes raisons de dire "non"
à la constitution », 165 pages, février 2005, Seuil
: encore un excellent petit livre, très clair, vivant, incisif,
très argumenté, avec une tonalité à la fois
économique et très humaine.
Encore un enthousiasmant plaidoyer pour une vraie Europe !
Yves Salesse, membre du Conseil d’État, « Manifeste
pour une autre Europe », 120 page, janvier 2005, Le Félin
: un argumentaire précis, rigoureux, constructif. Agréable
à lire et très instructif.
Yves Salesse a également rédigé, lui aussi, un article
plus court qui résume en 10 pages son analyse : Dire non à
la "constitution" européenne pour construire l’Europe.
Ces temps-ci, une source majeure d’information non censurée,
très orientée politiquement (à gauche), mais absolument
foisonnante, est le site portail www.rezo.net. J’y trouve chaque
jour au moins un document intéressant.
Bernard Maris, « Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie
», novembre 1999, Albin Michel : pour une démonstration de
l’imposture de "l’indispensable guerre économique",
avec un parallèle très convaincant avec la guerre de 1914
: comme d’habitude, la guerre n’est pas inévitable,
et ceux qui poussent à faire la guerre ne sont pas ceux qui se
battent et qui souffrent. Un bel appel à la désertion.
À mettre en parallèle avec la religion de la concurrence
(compétition) sans entrave, rabachée par le "traité
constitutionnel" qui, finalement, monte les États et les peuples
les uns contre les autres, à coups de dumping social, fiscal, et
environnemental.
Joseph E. Stiglitz, « La grande désillusion », 324
pages, sept. 2003, Fayard : un pavé dans la mare : un grand économiste
libéral, patron de la banque mondiale, qui a travaillé avec
les plus grands hommes de ce monde, et qui décrit en détail
le dogmatisme aveugle et criminel des technocrates libéraux du
FMI et ses conséquences sur les économies et les peuples.
Un style soigné, 0% de matière grasse. Un grand bouquin,
une référence.
À lire. Agnès Bertrand et Laurence Kalafatides, «
OMC, le pouvoir invisible », 325 pages, juillet 2003, Fayard : un
livre palpitant et éclairant pour comprendre les objectifs et les
moyens de cette énorme machine à déréguler
que sont le GATT puis l’OMC, outils de contrainte pour les États
mais jamais pour les entreprises. Ce livre permet de ressentir fortement
la parfaite cohérence qui existe entre les objectifs et les influences
de l’OMC et ceux de la construction européenne actuelle.
Pour comprendre la logique d’ensemble de ce qui prend forme au niveau
planétaire, il faut lire l’article à la fois terrifiant
et lumineux de Lori M. Wallach, « Le nouveau manifeste du capitalisme
mondial », dans Le Monde Diplomatique de février 1998, à
propos de l’Accord Multilatéral sur l’investissement
(AMI), (une de ces « décisions Dracula », appelées
ainsi parce qu’elles ne supportent pas la lumière, tellement
elles sont évidemment inacceptables) :
On y perçoit clairement, comme grâce à une caricature,
la logique qui sous-tend de nombreux textes et accords essentiels en préparation
aujourd’hui : AGCS, Construction européenne libérale,
OMC, ADPIC, directive Bolkestein, etc. La parenté de tous ces textes
devient évidente : un redoutable « air de famille ».
?
[1 <http://www.abecedaire.net/#nh1> ] Constitution européenne
:Comment se procurer le texte intégral ? À lire avant de
voter :
a/ Le traité établissant une Constitution pour l’Europe
- 349 pages.
b/ Les protocoles et annexes I et II - 382 pages. Document nommé
"Addendum 1 au document CIG 87/04 REV 1.
c/ Les déclarations à annexer à l’acte final
de la CIG et l’acte final - 121 pages. Doc. Nommé "Addendum
2 au document CIG 87/04 REV 2.
Total : 349 + 382 + 121 = 852 pages.
Pourtant, tout n’y figure pas : des définitions aussi essentielles
que celle des SIEG, services d’intérêt économique
général, (cités aux art. II-96, III-122, III-166),
à ne surtout pas confondre avec les services publics, ne figurent
pas dans les 852 pages : il faut, dans cet exemple, consulter le "livre
blanc" de la Commission pour apprendre que les SIG et SIEG n’ont
rien à voir avec les services publics.
Rappel : à titre de comparaison, les Constitutions françaises
et américaines font chacune environ 20 pages.
[2 <http://www.abecedaire.net/#nh2> ] Les instructions impératives
de type politique sont trop nombreuses pour les citer toutes. Entre autres,
plus de trois cents articles de la partie III fixent en détail
les politiques économiques de l’Union.
[3 <http://www.abecedaire.net/#nh3> ] Indépendance et missions
de la banque centrale : art. I-30 : « §1 (...) La Banque centrale
européenne et les banques centrales nationales des États
membres dont la monnaie est l’euro, qui constituent l’Eurosystème,
conduisent la politique monétaire de l’Union. §2. Le
Système européen de banques centrales est dirigé
par les organes de décision de la Banque centrale européenne.
L’objectif principal du Système européen de banques
centrales est de maintenir la stabilité des prix. Sans préjudice
de cet objectif, il apporte son soutien aux politiques économiques
générales dans l’Union pour contribuer à la
réalisation des objectifs de celle-ci. Il conduit toute autre mission
de banque centrale conformément à la partie III et au statut
du Système européen de banques centrales et de la Banque
centrale européenne. §3. La Banque centrale européenne
est une institution. Elle a la personnalité juridique. Elle est
seule habilitée à autoriser l’émission de l’euro.
Elle est indépendante dans l’exercice de ses pouvoirs et
dans la gestion de ses finances. Les institutions, organes et organismes
de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres
respectent cette indépendance. » et art. III-188 : «
ni la Banque centrale européenne, ni une banque centrale nationale,
ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent
solliciter ni accepter des instructions des institutions, organes ou organismes
de l’Union, des gouvernements des États membres ou de tout
autre organisme. »
[4 <http://www.abecedaire.net/#nh4> ] Pacte de stabilité
: art. III-184 (2 pages) et art. 1 du protocole n°10 sur la procédure
concernant les déficits excessifs « Les valeurs de référence
visées à l’article III-184, paragraphe 2, de la Constitution
sont les suivantes :
a) 3 % pour le rapport entre le déficit public prévu ou
effectif et le produit intérieur brut aux prix du marché
;
b) 60 % pour le rapport entre la dette publique et le produit intérieur
brut aux prix du marché. »
[5 <http://www.abecedaire.net/#nh5> ] Interdiction de fausser la
concurrence : cette interdiction est partout dans le texte, elle est formelle
et contraignante, également à l’encontre des services
publics : Art. III-166 : « §1. Les États membres, en
ce qui concerne les entreprises publiques et les entreprises auxquelles
ils accordent des droits spéciaux ou exclusifs, n’édictent
ni ne maintiennent aucune mesure contraire à la Constitution, notamment
à l’article I-4, paragraphe 2 [non discrimination], et aux
articles III-161 à III-169 [règles de concurrence]. §2.
Les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt
économique général ou présentant le caractère
d’un monopole fiscal sont soumises aux dispositions de la Constitution,
notamment aux règles de concurrence, dans la mesure où l’application
de ces dispositions ne fait pas échec à l’accomplissement
en droit ou en fait de la mission particulière qui leur a été
impartie. Le développement des échanges ne doit pas être
affecté dans une mesure contraire à l’intérêt
de l’Union. §3. La Commission veille à l’application
du présent article et adopte, en tant que de besoin, les règlements
ou décisions européens appropriés. »
[6 <http://www.abecedaire.net/#nh6> ] « La politique de l’impuissance
» : voir le petit livre lumineux de Jean-Claude Fitoussi qui démontre
cette dépossession progressive des responsables politiques par
méfiance de la démocratie. Voir surtout le livre enthousiasmant
de Jacques Généreux, « Manuel critique du parfait
européen » qui proteste, lui aussi, contre le sabordage des
outils européens d’intervention économique, et contre
le dogmatisme aveugle qui soutient cette folie unique au monde.
[7 <http://www.abecedaire.net/#nh7> ] Procédure de révision
: art. IV-443.3 : « Une Conférence des représentants
des gouvernements des États membres est convoquée par le
président du Conseil en vue d’arrêter d’un commun
accord les modifications à apporter au présent traité.
Les modifications entrent en vigueur après avoir été
ratifiées par tous les États membres conformément
à leurs règles constitutionnelles respectives. »
[8 <http://www.abecedaire.net/#nh8> ] Rappel : l’article 28
de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de
l’an I de la République française (1793) précisait
: « Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer
et de changer sa Constitution. Une génération ne peut pas
assujettir à ses lois les générations futures. »
[9 <http://www.abecedaire.net/#nh9> ] Durée d’application
du texte : Art. IV-446 : « Le présent traité est conclu
pour une durée illimitée. »
[10 <http://www.abecedaire.net/#nh10> ] Force supérieure
des normes européennes sur toutes les autres normes, nationales
et internationales : Art. I-6 : « La Constitution et le droit adopté
par les institutions de l’Union, dans l’exercice des compétences
qui sont attribuées à celle-ci, priment le droit des États
membres. » Art. I-12 : « §1. Lorsque la Constitution
attribue à l’Union une compétence exclusive dans un
domaine déterminé, seule l’Union peut légiférer
et adopter des actes juridiquement contraignants, les États membres
ne pouvant le faire par eux-mêmes que s’ils sont habilités
par l’Union, ou pour mettre en oeuvre les actes de l’Union.
».
Parmi les compétences exclusives, voir l’art.I-13, §1
:
« e) la politique commerciale commune. »... Les parlements
nationaux sont ainsi totalement dépouillés, par exemple,
de la moindre capacité d’influencer les accords commerciaux
internationaux (AGCS, ADPIC et autres avatars de l’OMC), alors que
la vie des citoyens est promise à des bouleversements majeurs à
l’occa-sion de ces accords qui se préparent dans la plus
grande discrétion. Art. I-33 : « Les actes juridiques de
l’Union : Les institutions, pour exercer les compétences
de l’Union, utilisent comme instruments juridiques, conformément
à la partie III, la loi européenne, la loi-cadre européenne,
le règlement européen, la décision européenne,
les recommandations et les avis. La loi européenne est un acte
législatif de portée générale. Elle est obligatoire
dans tous ses éléments et directement applicable dans tout
État membre. La loi-cadre européenne est un acte législatif
qui lie tout État membre destinataire quant au résultat
à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence
quant au choix de la forme et des moyens. Le règlement européen
est un acte non législatif de portée générale
pour la mise en oeuvre des actes législatifs et de certaines dispositions
de la Constitution. Il peut soit être obligatoire dans tous ses
éléments et directement applicable dans tout État
membre, soit lier tout État membre destinataire quant au résultat
à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence
quant au choix de la forme et des moyens. La décision européenne
est un acte non législatif obligatoire dans tous ses éléments.
Lorsqu’elle désigne des destinataires, elle n’est obligatoire
que pour ceux-ci. Les recommandations et les avis n’ont pas d’effet
contraignant. »
[11 <http://www.abecedaire.net/#nh11> ] Liste des domaines où
l’Europe est compétente : Article I-13 : « Les domaines
de compétence exclusive : §1. L’Union dispose d’une
compétence exclusive dans les domaines suivants : a) l’union
douanière ; b) l’établissement des règles de
concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur
; c) la politique monétaire pour les États membres dont
la monnaie est l’euro ; d) la conservation des ressources biologiques
de la mer dans le cadre de la politique commune de la pêche ; e)
la politique commerciale commune. §2. L’Union dispose également
d’une compétence exclusive pour la conclusion d’un
accord international lorsque cette conclusion est prévue dans un
acte législatif de l’Union, ou est nécessaire pour
lui permettre d’exercer sa compétence interne, ou dans la
mesure où elle est susceptible d’affecter des règles
communes ou d’en altérer la portée. » Article
I-14 : « Les domaines de compétence partagée : (...)
§2. Les compétences partagées entre l’Union et
les États memb res s’appliquent aux principaux domaines suivants
: a) le marché intérieur ; b) la politique sociale, pour
les aspects définis dans la partie III ; c) la cohésion
économique, sociale et territoriale ; d) l’agriculture et
la pêche, à l’exclusion de la conservation des ressources
biologiques de la mer ; e) l’environnement ; f) la protection des
consommateurs ; g) les transports ; h) les réseaux transeuropéens
; i) l’énergie ; j) l’espace de liberté, de
sécurité et de justice ; k) les enjeux communs de sécurité
en matière de santé publique, pour les aspects définis
dans la partie III. (...) ».
[12 <http://www.abecedaire.net/#nh12> ] Procédure de ratification
pour l’entrée d’un nouvel État dans l’UE
: Article I-58 : « Critères d’éligibilité
et procédure d’adhésion à l’Union : (...)
§2. Tout État européen qui souhaite devenir membre
de l’Union adresse sa demande au Conseil. Le Parlement européen
et les parlements nationaux sont informés de cette demande. Le
Conseil statue à l’unanimité après avoir consulté
la Commission et après approbation du Parlement européen,
qui se prononce à la majorité des membres qui le composent.
Les conditions et les modalités de l’admission font l’objet
d’un accord entre les États membres et l’État
candidat. Cet accord est soumis par tous les États contractants
à ratification, conformément à leurs règles
constitutionnelles respectives. »
[13 <http://www.abecedaire.net/#nh13> ] Exclusivité de l’initiative
des lois pour l’exécutif : article I-26 : « (...) §2.
Un acte législatif de l’Union ne peut être adopté
que sur proposition de la Commission, sauf dans les cas où la Constitution
en dispose autrement. Les autres actes sont adoptés sur proposition
de la Commission lorsque la Constitution le prévoit. »
[14 <http://www.abecedaire.net/#nh14> ] Pouvoir de lancer les procédures
judiciaires ou pas : Article I-26 : « La Commission européenne
: §1. La Commission promeut l’intérêt général
de l’Union et prend les initiatives appropriées à
cette fin. Elle veille à l’application de la Constitution
ainsi que des mesures adoptées par les institutions en vertu de
celle-ci. Elle surveille l’application du droit de l’Union
sous le contrôle de la Cour de justice de l’Union européenne.
Elle exécute le budget et gère les programmes. Elle exerce
des fonctions de coordination, d’exécution et de gestion
conformément aux conditions prévues par la Constitution.
À l’exception de la politique étrangère et
de sécurité commune et des autres cas prévus par
la Constitution, elle assure la représentation extérieure
de l’Union. Elle prend les initiatives de la programmation annuelle
et pluriannuelle de l’Union pour parvenir à des accords interinstitutionnels.
»
[15 <http://www.abecedaire.net/#nh15> ] Domaines où le Parlement
est habilité à légiférer en codécision
("procédure législative ordinaire" de l’art.
III-396) : Art. I-34, §1 : « Les lois et lois-cadres européennes
sont adoptées, sur proposition de la Commission, conjointement
par le Parlement européen et le Conseil conformément à
la procédure législative ordinaire visée à
l’article III-396. Si les deux institutions ne parviennent pas à
un accord, l’acte en question n’est pas adopté. »
Pas de liste des domaines de codécision, donc, apparemment : il
faut partir à la pêche dans les 850 pages pour trouver les
articles qui prévoient la procédure législative ordinaire,
et donc la codécision. Voir la note suivante.
[16 <http://www.abecedaire.net/#nh16> ] Domaines exclusifs, où
l’exécutif peut légiférer seul : art. I-34,
§2 : « Dans les cas spécifiques prévus par la
Constitution, les lois et lois-cadres européennes sont adoptées
par le Parlement européen avec la participation du Conseil ou par
celui-ci avec la participation du Parlement européen, conformément
à des procédures législatives spéciales. »
ici non plus, apparemment, pas de liste des "domaines réservés
à l’exécutif-législateur" (Montesquieu
souffre sans doute dans sa tombe que cet oxymore ose exister), donc :
il faut partir à la pêche dans les 850 pages pour trouver
les articles qui prévoient une procédure législative
spéciale... Ces domaines étant en quelque sorte une zone
franche de contrôle parlementaire, on aimerait pourtant savoir simplement
quelles sont les matières concernées.
Ne trouvant pas ce que je cherchais dans mes 852 pages du texte original,
j’ai trouvé les explications suivantes sur le site
« 2) La généralisation de la "procédure
législative européenne" : La Constitution étend
sensiblement le champ d’application de la procédure de codécision,
désormais nommée « procédure législative
ordinaire », qui place le Parlement européen sur un pied
d’égalité avec le Conseil de l’Union. Cette
extension conduit à un net renforcement des pouvoirs du Parlement
européen puisque 27 domaines d’action de l’Union passent
à la procédure législative, et concernent principalement
:
le marché intérieur (art III-24, III-29, III-32, et III-46-2)
;
la gouvernance économique et l’Union économique et
monétaire (art. III-71-6 et III-79-5) ;
la justice et les affaires intérieures (art. III-163, III-166-2,
III-167, III-171, III-172, III-173, III-177) ;
la Cour de justice (art. III-264, III-269, III-289) ;
le budget européen (art. III-318, III-319) ;
les accords commerciaux (art III-217-2) ;
l’agriculture (art. III-126-1, III-127-2).
Les nouvelles compétences reconnues à l’Union sont
toutes soumises à la procédure législative ordinaire,
ajoutant ainsi huit nouveaux domaines dans lesquels le Parlement européen
légifère sur un pied d’égalité avec
le Conseil :
le sport (article III-182) ;
la protection civile (article III-184) ;
la propriété intellectuelle (article III-68) ;
l’espace (article III-150) ;
la coopération administrative (article III-185) ;
les mesures nécessaires à l’usage de l’euro
(article III-83) ;
les sanctions financières contre des personnes ou des groupes criminels
(article III-49) ;
l’énergie (article III-157).
Dans les domaines qui restent soumis à une procédure législative
spéciale, le Parlement européen obtient néanmoins
un renforcement de ses pouvoirs :
pouvoir d’initiative etdernier motsur la loi définissant
les modalités d’exercice de son droit d’enquête
(article III-235) ;
procédure d’approbation sur les modalitésdes«
ressourcespropres » (article I-53 § 4) au lieu d’une
simple consultation ;
procédure d’approbation sur l’extension des droits
liés à la citoyenneté (article III-13) ;
pouvoir de consultation dans plusieurs domaines où il n’avait
aucun droit de regard telles que les mesures nécessaires pour faciliter
la protection diplomatique et consulaire des citoyens de l’Union
(article III-11).
Par ailleurs, le Parlement européen devra être consulté
en ce qui concerne :
la décision du Conseil d’utiliser la « clause passerelle
» (article IV-7 bis) ;
les mesures concernant les passeports, cartes d’identité,
titres de séjour, protection et sécurité sociale
(article III-9) ;
le régime linguistique des titres de propriété intellectuelle
(article III-68).
Enfin, en matière d’accords internationaux, l’extension
de la procédure législative entraînera la procédure
d’approbation pour les accords portant sur ces domaines (article
III-226). »
On reste sur l’impression qu’il y a encore des domaines où
le Parlement n’a « aucun droit de regard » (ça
fait froid dans le dos), mais que personne n’insiste là-dessus...
Quels sont ces domaines ? Ce traité est illisible.
Lu sur Le Grand Soir : « Les 21 domaines dont le Parlement est exclu
et où le Conseil des ministres décide seul sont d’une
importance décisive : le marché intérieur, l’essentiel
de la Politique Agricole Commune, le Tarif Douanier Commun, la Politique
Étrangère et de Sécurité Commune, la politique
économique, la politique sociale, la fiscalité... »,
mais l’auteur JJ Chavigné ne donne pas de n° d’articles
précis. Il faut donc continuer à chercher dans le texte...
Inquiétante opacité du texte suprême.
Nombreux sont les "responsables" de l’exécutif
européen, à commencer par les commissaires[[Seule la Commission
peut être renversée par le Parlement, en bloc : Article I-26,
§8 : « La Commission, en tant que collège, est responsable
devant le Parlement européen. Le Parlement européen peut
adopter une motion de censure de la Commission conformément à
l’article III-340. Si une telle motion est adoptée, les membres
de la Commission doivent démissionner collectivement de leurs fonctions
et le ministre des Affaires étrangères de l’Union
doit démissionner des fonctions qu’il exerce au sein de la
Commission. », un commissaire peut être « démissionné
» par le président de la Commission (lui-même élu
par le Parlement) : art. 1-27, dernier § : « Un membre de la
Commission présente sa démission si le président
le lui demande. », mais ni le Conseil des ministres, ni le Conseil
européen, ne sont responsables devant personne. Le Conseil nomme
les membres de la Commission (art.1-27 §2), seul le président
de la Commission est élu par le Parlement (art. 1-27 §1).
La Commission, qui est ainsi l’émanation du Conseil, sa «
chose », sert donc de « fusible » politique face au
Parlement, faisant écran aux Conseils qui ne risquent rien.
[17 <http://www.abecedaire.net/#nh17> ] Voir le détail de
l’humiliation infligée par Pascal Lamy aux parlementaires
qui voulaient consulter les documents préparatoires pour l’AGCS
dans le livre passionnant de Raoul Marc Jennar, « Europe, la trahison
des élites », pages 64 et s., et notamment 70 et 71.
Voir aussi un passionnant article de Jennar intitulé « Combien
de
temps encore Pascal Lamy ? », à propos des deux accords AGCS
et ADPIC. :
[18 <http://www.abecedaire.net/#nh18> ] Soi-disant "avancées"
pour le Parlement : il va voter le budget et il y aura davantage de matières
où il y aura codécision : le Parlement ne sera donc plus
exclu de presque tout comme avant... On croit rêver.
[19 <http://www.abecedaire.net/#nh19> ] Noëlle Lenoir, alors
ministre française déléguée aux affaires européennes
du gouvernement Raffarin, a déclaré : « il suffira
de rassembler un million de signatures en Europe pour obliger la Commission
à engager une procédure législative » (Le Monde,
30 octobre 2003).
[20 <http://www.abecedaire.net/#nh20> ] Droit de pétition
: art. I-47, §4 : « Des citoyens de l’Union, au nombre
d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif
d’États membres, peuvent prendre l’initiative d’inviter
la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une
proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens
considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire
aux fins de l’application de la Constitution. La loi européenne
arrête les dispositions relatives aux procédures et conditions
requises pour la présentation d’une telle initiative citoyenne,
y compris le nombre minimum d’États membres dont les citoyens
qui la présentent doivent provenir. » On est à mille
lieues du référendum d’initiative populaire suisse
qu’on fait miroiter aux électeurs.
[21 <http://www.abecedaire.net/#nh21> ] Pays qui ne soumettent pas
le "traité" à leur peuple : Italie, Allemagne,
Belgique, Suède, Chypre, Grèce, Estonie.
Pays qui ont opté pour le référendum : France, Royaume-Uni,
Espagne, République tchèque, Portugal, Pays-Bas...
[22 <http://www.abecedaire.net/#nh22> ] RM Jennar à raison
: il faut réaffirmer nos fondamentaux et rappeler ce que proclamait,
le 26 juin 1793, l’article 35 de la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen de l’an I : « Quand le gouvernement
viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et
pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus
indispensable des devoirs ». (« Europe, la trahison... »,
p. 218).
[23 <http://www.abecedaire.net/#nh23> ] Lire à ce propos
la position de Pervenche Berès, membre de la convention Giscard,
coauteur du texte donc, qui renie pourtant le résultat final tant
il a été défiguré par les gouvernements dans
l’année qui a suivi, et qui appelle finalement à «
Dire "non" pour sauver l’Europe » :
[24 <http://www.abecedaire.net/#nh24> ] Selon la célèbre
formule de Lacordaire : " Entre le fort et le faible, entre le riche
et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté
qui opprime et la loi qui affranchit".
Chacun peut prévoir ce qu’il adviendra avec des renards libres
dans un poulailler libre. Les charmes de la liberté débridée
sont une chimère, une fable, une imposture.
[25 <http://www.abecedaire.net/#nh25> ] Lire les analyses du site
Acrimed sur la partialité des médias sur cette affaire :
Lire aussi l’article de Bernard Cassen dans Le Monde Diplomatique
: « Débat truqué sur le traité constitutionnel
»
Je ne sais pas où le groupe Attac du NordEssonne
a trouvé ça mais je le trouve excellent…
Si vous voulez :
. que les capitaux et les marchandises aient autant sinon plus de liberté
que les humains ? (art. I-2)
Alors votez oui !
. que la liberté du travail soit une valeur de l'Europe mais pas
le droit au travail, ni le droit du travail ? (art. II-75)
Alors votez oui !
. que la création d'un marché libre soit un objectif de
l'Europe mais pas le plein emploi sauf s'il ne « fausse «
pas la concurrence ?
Alors votez oui !
. que la première chose à sauver en cas de crise sociale
ou de guerre, ce soit « le fonctionnement du marché »
? (art.III-131)
Alors votez oui !
. que la banque centrale européenne, hors de tout contrôle,
fasse crédit aux spéculateurs mais pas aux Etats qui voudraient
relancer l'emploi ? (art. III-181)
Alors votez oui !
. que l'euro serve à protéger les avoirs financiers ? (art.I-53
et I-54)
Alors votez oui !
. qu'un pays en récession soit pénalisé une deuxième
fois par une sanction financière imposée par ceux qui sont
plus forts ? (art.IIII-184)
Alors votez oui !
. que le moins disant fiscal se généralise dans toute l'Europe,
car il faut baisser les allocations chômage et les impôts
des riches ? (art.III-171)
Alors votez oui !
. que le Président de la République se fasse le champion
de la taxation de la spéculation pour aider les pauvres quand il
va à New York et à Davos, mais qu'il l'oublie quand il revient
en Europe ?
Alors votez oui !
. que le Président de la République soit écologiste
dans les grands sommets de l'ONU et productiviste quand il visite les
campagnes ou inaugure les autoroutes pour les camions ?
Alors votez oui !
. que les droits sociaux soient abandonnés à la «
nécessité de maintenir la compétitivité »
? (art. III-209)
Alors votez oui !
. que la « liberté de chercher un emploi » soit reconnue
même si l'emploi n'existe pas ou est supprimé ? (art. II-75-2)
Alors votez oui !
. que le droit de grève soit reconnu pour les... « employeurs
» ? (art. II -88)
Alors votez oui !
. que la durée maximale du travail passe de 48 par semaine à
65h ? (directive temps de travail)
Alors votez oui !
. que toute harmonisation des rémunérations, du droit d'association,
du droit de grève, soit exclue ? (art . III-210)
Alors votez oui !
. qu'une entreprise de services ne soit soumise qu'à la législation
de son pays d'origine en matière de droit du travail, de normes
environnementales ou de protection des consommateurs ? (directive BOLKESTEIN
[1])
Alors votez oui !
. que la Constitution ne comporte pas une seule fois les mots »services
publics » ?
Alors votez oui !
. que tous les services soient concernés par la mise en concurrence
et la libéralisation ? (art. III-145)
Alors votez oui !
. que l'éducation, la santé et les services liés
à l'environnement soient les prochaines cibles de la privatisation
? (accords AGCS)
Alors votez oui !
. que les transports, les télécommunications et l'énergie
soient libéralisés ? (art. III 246 et III-256)
Alors votez oui !
. que la moitié des bureaux de poste soient fermés ? (art.
III-148)
Alors votez oui !
. que toute aide aux services qui subsisteraient encore soit interdite
? (art. III-167)
Alors votez oui !
. que la Constitution soit une photocopie de l'AGCS qui prévoit
de tout libéraliser « notamment l'éducation, la santé
et les services liés à l'environnement » (dixit la
Banque mondiale) ? (art. III-145 à III-147 et III-166 et III-167)
Alors votez oui !
. qu'une Constitution détermine les politiques à suivre
? (titre III en entier)
Alors votez oui !
. que ces politiques soient exclusivement et définitivement libérales
? (art. III-177)
Alors votez oui !
. qu'en guise de démocratie participative, les citoyens ne puissent
qu' « inviter » la Commission européenne à faire
des propositions pour « faire appliquer la constitution »
? (art. I-47,4)
Alors votez oui !
. que toute révision de la constitution soit soumise à la
règle de l'unanimité ? (art.IV-443)
Alors votez oui !
. que le principe de la laïcité soit absent de la Constitution
? (art.I-51)
Alors votez oui !
. que la séparation des églises et des Etats soit remplacée
par la possibilité d'exprimer ses convictions religieuses publiquement
? (art.- II-10)
Alors votez oui !
. que la défense de l'Europe et ses interventions extérieures
soient inféodées à l'OTAN ? (art.I-41)
Alors votez oui !
. que l'égalité entre les femmes et les hommes soit une
valeur commune aux Etats membres renvoyant à une loi future devant
être adoptée à l'unanimité entre des Etats
dont certains rendent illégal l'avortement ? (art.III-124)
Alors votez oui !
. que le droit de se marier et de créer une famille soit reconnu
mais pas celui de divorcer ? (art.II-69)
Alors votez oui !
. que le droit de vote et de circulation soit limités aux seuls
citoyens de l'Union et que cette citoyenneté exclut de fait les
résidents des Etats tiers ? (art. I-10, II-72 et II-99 et II-100)
Alors votez oui !
Vous avez aimé la réforme des retraites.
Vous avez donc du adorer celle de l'assurance-maladie.
Vous devriez vous pâmer devant la Constitution libérale !
Si vous n'êtes pas convaincu et qu'en revanche, vous sentez la cohérence
du rouleau compresseur qui s'est mis en branle depuis des décennies,
nous ne serons pas de trop pour lui barrer la route !?
Pas complètement irréaliste !!! qui de nous l’avons
lu aujourd’hui ?
NE
VOUS LAISSEZ PAS AVOIR !!!
Signeriez-vous
un contrat sans l'avoir lu ?
Voterez-vous pour la
Constitution sans savoir ce qu'elle contient ?
Les français sont-ils à ce point idiots qu'ils soient
prêts à signer un chèque en blanc ?
On assiste à la plus grande et à la plus insolente
manipulation de notre histoire !
Le Sénat et l'Assemblée ont vendu la peau de l'ours avant
de l'avoir tué! Ils ont fait un coup de force en votant la révision
constitutionnelle (le 28 février dernier) avant même le référendum
!!! Sûrs d'avance que nous voterons 'oui', comme des boeufs !! Sûrs
donc d'avance que les médias et les politiques sauront nous hypnotiser
pour nous arracher ce 'oui' ! Les télés, les radios
et les journaux nous endoctrinent et nous « vendent » leur
oui. Certains politiques cultivent la peur et l'amalgame.
D'autres nous anesthésient. D'autres, enfin, précipitent
la date du référendum pour censurer tout débat !
La propagande séduit, désarme, enlace pour mieux nous étrangler
! On nous ment sur toute la ligne pour confisquer notre liberté
: une ahurissante conspiration s'est mise en marche, certaine d'avance
que les français vont réagir comme des marionnettes !!!
Si vous n'aimez pas qu'on se moque de vous, si vous tenez à votre
liberté, alors votez NON !!
Pour s'en convaincre il suffit juste de 'lire' le projet de Constitution
pour comprendre tout ce qu'il cache! Il nous conduit à une régression
consternante avec des conséquences incalculables ! Quelques exemples
:
-
Toute harmonisation des rémunérations
est exclue : un Tchèque, tout en conservant son salaire d'origine
(500 euros), pourra
travailler en France (la célèbre directive Bolkestein).
-
La moitié des bureaux de poste seront
fermés (art. III-148) : constatez le désastre en Allemagne
!!
-
L'éducation et la santé seront
privatisées, donc payantes (cf l'AGCS – art. III-145 à
III-147, III-166 et III-167) : il vous faudra
avoir beaucoup d'argent pour vous soigner et pour éduquer vos enfants
!
-
Les transports seront complètement privatisés
: observez le chaos en Grande-Bretagne.
-
La liberté d'exploitation du travail
est prévue, mais pas de droit du travail (art. II-75) !
-
Les droits sociaux sont abandonnés à
la « nécessité de maintenir la compétitivité
» (art. III-209) :
si vous n'êtes pas un requin, si vous n'êtes pas fort, en
bonne santé, jeune, hargneux et riche vous ne valez rien !
-
La règle générale de la
constitution : tout doit être mis en concurrence ! C'est la guerre
de tous contre tous !
Seuls les capitaux sont libres (art-I-2).
-
La durée maximale du travail passera
de 48 h à 65h par semaine (directive temps de travail).
-
Les pauvres vont payer l'impôt (Ex :
on supprime les allocations-chômage : ce qui se passe déjà
en Allemagne : allez vivre avec
365 euros par mois !!) mais les entreprises (Loréal, Total, Vivendi,
Axa, Arcelor, etc..), qui font des bénéfices pharaoniques,
en
seront exonérées (art.III-171).
Français vous n'aurez plus rien à
dire (titre III en entier : « la Constitution détermine les
politiques à suivre ») ! Vous aurez droit
à la parole quand vous serez côtés en bourse !!
-
Même le droit au divorce est remis en cause
(art.II-69) !!
-
Cette Constitution, si elle passe, ne pourra
être révisée que s'il y a unanimité : autant
dire qu'elle est irréversible (Art.IV-443)
sauf s'il y a une révolution ou une guerre !
-
Ancrés dans l'Otan nous devenons les
valets des USA (art.I-41, 2 et 7). Etc. etc. etc.
Et ce n'est qu'un minuscule aperçu de ce qui nous attend
!
Alors que la Constitution de 1791 fait 33 pages, celle de 1958,
22 pages, le texte du projet actuel est incroyablement long : 528
pages !! Il est complexe, confus et méprisant ! C'est clair
: il est délibérément fabriqué pour
entortiller et mystifier le citoyen d'en bas !
Les adeptes aveugles du 'oui' se foutent franchement de nous ! Exemple
: selon Strauss-Kahn, si le 'non' passe, l'Euro disparaîtra
!!! C'est faux et archifaux ! Il se fiche ouvertement du monde ! Pour
nous manipuler, il utilise la peur.
Rassurez-vous : si le 'Non' l'emporte, il se passera…. rigoureusement
rien DU TOUT : tout sera comme maintenant (traité de Nice) !
Mais la Résistance commence à s'organiser. Dans des partis
- y compris le P.S. et l'U.M.P. - des dissidents lucides
et courageux prennent peu à peu conscience de la supercherie !
Même Chirac et Raffarin (Ô paradoxe !!) n'ont pas pu ne pas
s'élever (sans le faire exprès, sans doute) contre
l'abjecte directive Bolkestein !
Mais alors pourquoi diable nous demandent-ils de ratifier cette Constitution
? N'est-ce pas du délire ? Impossible, derrière cela, de
ne pas sentir l'influence des groupes de pression surpuissants, disposant
de moyens tellement considérables qu'ils sont capables de contrôler
la presque totalité des hommes politiques, des partis et des médias
( Devinez : l'OMC, le FMI, la B.C.E.., etc. ?)
Le plus sordide dans cette affaire c'est l'outrageante manipulation dont
nous sommes les victimes : partout (TF1, France Inter, Le Monde, l'Express,
FR3, France 2, etc...), un gigantesque bombardement médiatique,
à coup de millions d'euros, tente de décerveler les français
! Aucune explication pédagogique ! Aucune discussion du contenu
! Rien ! Juste une campagne aussi sournoise qu'habile d'intoxication
et de désinformation avec comme seul but : nous piéger
!
Français, donnons l'exemple !
Résistons ! Utilisons notre dernière
liberté : celle de savoir dire NON !!!
Signé : des citoyens « d'en bas »
qui en ont marre d'être pris pour des cons !!!!
Résistez…… transmettez !
Traité Européen et financements politiques
Combien sont-ils payés pour nous faire voter Oui
?
Avis de recherche urgent
Communiqué de Christian Cotten - 26 mars 2005
Copie à Mmes et Mrs les ParlementairesNous savons que les principaux
partis politiques européens, et notamment français, ont
reçu des assurances des grands acteurs financiers européens,
quant à la pérennisation du financement des partis par les
réseaux bancaires, pour leur permettre de lâcher certains
anciens systèmes qui causent trop de dégâts judiciaires.
Et ceci en échange, bien entendu, de leur engagement à faire
voter le Traité dit Constitutionnel, qui consacre une Europe d'impuissance
démocratique et de violences libérales-mafieuses.
Nous lançons donc un avis de recherche pour pouvoir constituer
un dossier solide sur cette face cachée du référendum
du 29 mai prochain.
Combien Mrs François Hollande, Jean-Louis Debré, Nicolas
Sarkozy, Danièl Cohn-Bendit, Jean-Pierre Raffarin et les tous les
autres vont-ils toucher pour leurs cagnottes politiques en rémunération
de leur engagement pour le Oui et la manipulation de plus en plus grossière
et médiocre de l'opinion publique ?
Nous remercions les policiers, les militaires, les magistrats, les templiers
et les francs-maçons, les avocats communistes et les journalistes
musulmans libres, de droite ou de gauche, extrêmes ou médians
mais honnêtes et intègres, de France ou d'autres pays européens,
de bien vouloir nous transmettre toutes informations et tous documents
relatifs à ce dossier, et ce, uniquement par la poste. Merci à
eux pour leur courage et leur foi dans les valeurs de la démocratie
et de la transparence.
Christian Cotten PS : il y a exactement 552 ans, le 29 mai 1453, le sultan
Ottoman Mehmet II faisait tomber Constantinople aux mains de l'Empire
Turc. Cette date est considérée comme une date majeure dans
l'histoire du monde européen et méditerranéen et
marque la fin de la période historique du Moyen-Âge... Il
est assez farce que l'inconscient des sieurs Chirac et Hollande, qui fixèrent
d'un commun accord cette date pour le référendum sur le
Traité Européen, aient précisément choisi
cet anniversaire-là... Nous pouvons sans doute nous servir de cette
"coincidence" qui n'en est pas une pour faire chuter l'empire
libéralo-mafieu qui tente de prendre le contrôle des souverainetés
des peuples d'Europe... : l'énergie de cette date est bien une
énergie de rupture. Assumons avec puissance de dire "Non".
Merci à Frédéric Morin pour cette observation.
http://www.morpheus.fr
"Le
Cosmos et Toi - Révélation - Le Visage de l'Ange"
Ce livre de Marla vient juste d'être traduit
en Français
Je
témoigne qu'il s'agit d'un enseignement très en avance
sur son temps...
Pour vous qui voulez vraiment savoir qui vous êtes et comment
se déroule l'Ascension...
Vous allez être "surpris" et enthousiasmé, je
vous le garanti ! Dans
le partage, Logan
Pour
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L'avenir
sera ce que nous en ferons... Agissez déjà à votre
niveau et vous toucherez le monde... Logan
"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde" Gandhi
« Toute âme qui sélève, élève
le monde »
> Voir la 1ère Page de News <
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